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Le premier ministre Justin Trudeau a « reçu avec intérêt » le projet de Québec de faire payer une « contribution santé » aux personnes non vaccinées, mais refuse pour l’instant de se prononcer à ce sujet.
Voyez le reportage de notre journaliste Sabrina Rivet dans le vidéo ci-dessus.
« Nous attendons plus de détails sur la proposition », a-t-il expliqué mercredi lors d’une conférence de presse, disant que « ce sont des enjeux extrêmement complexes, sur comment on va équilibrer le respect des droits et des libertés fondamentaux » avec la sécurité de la population.
Il ne s’est toutefois pas montré nécessairement opposé à l’idée de base, tant que « les principes de la loi sur la santé sont respectés ».
Invité à plusieurs reprises à clarifier sa position, il a simplement répété que le fédéral a lui aussi mis en place des mesures restrictives, comme l’obligation de se faire vacciner pour voyager en train ou en avion, ou pour travailler dans la fonction publique. Il a aussi rappelé que, selon lui, « la vaccination est le meilleur moyen pour aller de l’avant » dans la lutte contre le virus.
Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a ajouté que ce sont maintenant « presque 99 % des fonctionnaires qui sont soit adéquatement vaccinés, soit en voie de l’être », ce qu’il attribue aux mesures. Il estime aussi que les passeports vaccinaux mis en place par diverses provinces ont fait grimper le taux de vaccination du pays de 6 à 10 points de pourcentage.
Mardi, le premier ministre québécois François Legault avait annoncé qu’il entendait imposer une contribution financière aux personnes non vaccinées et qui n’ont pas d’exemption médicale. Cette taxe santé, dont le montant n’a pas encore été fixé, serait possiblement prélevée avec les impôts.
M. Legault avait rappelé que même si les Québécois non vaccinés ne représentent que 10 % de la population, ils occupent 50 % des lits aux soins intensifs.
Les trois partis d’opposition ont immédiatement critiqué la future mesure, y voyant de l’improvisation. La cheffe libérale, Dominique Anglade, a accusé sur Twitter le premier ministre « de diviser et de faire diversion ». De son côté, le porte-parole solidaire en matière de santé, Vincent Marissal, s’est inquiété pour les groupes vulnérables qui seraient touchés, comme « des sans-abri, des gens atteints de graves problèmes de santé mentale, des sans-papiers ». Le Parti québécois, lui, a réclamé un « réel » débat et des analyses autour de ce genre de décision.
La ministre du Développement économique et de la Petite entreprise, Mary Ng, a annoncé durant la conférence de presse que l’échéance pour rembourser le prêt du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) est repoussée d’un an.
Le CUEC est un prêt sans intérêts de 40 000 $ à 60 000 $ pour les petites entreprises et les organismes à but non lucratif touchés par la pandémie.
Un autre avantage attendait ceux qui auraient remboursé leur dette au plus tard le 31 décembre 2022, puisqu’ils n’auraient alors dû payer que les deux tiers de celle-ci. Avec l’annonce de la ministre Ng, les entreprises auront finalement jusqu’au 31 décembre 2023 pour profiter de cette réduction.
Si l’argent n’est pas remboursé à cette date, il y aura alors un taux d’intérêt de 5 % par an.
La ministre a expliqué cette prolongation par « la reconnaissance des défis que beaucoup de nos entreprises affrontent avec le retour des confinements » et a tenu à saluer la « résilience » de celles-ci.