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Les experts expliquent que le variant BA.2.75 pourrait être en mesure de se propager rapidement et de contourner l'immunité conférée par les vaccins ou une infection précédente.
Les chercheurs surveillent d'un œil inquiet un nouveau sous-variant ultra-contagieux du variant Omicron qui gagne rapidement du terrain en Inde et a même été détecté en Amérique du Nord.
Les experts expliquent que le variant BA.2.75 pourrait être en mesure de se propager rapidement et de contourner l'immunité conférée par les vaccins ou une infection précédente. On ne sait pas pour le moment si ce variant causerait une maladie plus grave que les autres variants d'Omicron, notamment le très répandu BA.5.
«Il est encore très tôt pour tirer des conclusions, a dit Matthew Binnicker, le directeur de la clinique de virologie de la clinique Mayo de Rochester, au Minnesota. Mais on dirait bien, surtout en Inde, que les taux de transmission montrent une augmentation exponentielle.»
On ne sait toutefois pas encore si ce variant finira par surpasser le BA.5, a-t-il prévenu.
Cela étant dit, le fait qu'il ait déjà été détecté dans plusieurs coins de la planète alors qu'on ne le cherche pas vraiment «est une première indication qu'il se propage», a dit la virologue Shishi Luo, qui travaille pour un sous-traitant des Centres de contrôle et de prévention de la maladie des États-Unis.
Le plus récent variant a été repéré dans des États reculés de l'Inde, et il semble s'y répandre plus rapidement que d'autres variants, a dit le chercheur indien Lipi Thukral. On l'a aussi détecté dans une dizaine d'autres pays, dont le Canada.
Les experts s'inquiètent notamment du nombre élevé de mutations qui distinguent ce nouveau variant de ses prédécesseurs. Certaines de ces mutations concernent la protéine de spicule et pourraient permettre au virus de se lier plus efficacement aux cellules humaines, a prévenu M. Binnicker.
D'autres distinctions génétiques pourraient voir le variant se soustraire à l'attention des anticorps - les protéines protectrices produites par le corps en réponse à un vaccin ou à une infection antérieure.
Les experts précisent toutefois que les vaccins et les doses de rappel demeurent la meilleure défense face à un cas grave de COVID-19. On pourrait disposer dès cet automne d'un vaccin mis à jour pour cibler les plus récents variants d'Omicron.
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«Il y en a qui vont dire, ''La vaccination et les doses de rappel n'ont pas empêché les gens d'être infectés'', a dit M. Binnicker. Oui, c'est vrai. Mais nous avons vu un déclin important des taux d'hospitalisation et de décès. Plus il y a de gens qui ont reçu un vaccin ou une dose de rappel ou qui ont été infectés naturellement, plus l'immunité mondiale de fond augmente.»
On pourrait ne pas savoir avant plusieurs semaines quel impact le plus récent variant aura sur l'évolution de la pandémie. Pendant ce temps, a dit un autre virologue indien, le docteur Gagandeep Kang, la situation démontre à quel point il est important non seulement de surveiller les virus, mais aussi de disposer des données qui dévoilent qui est malade et à quel point. «Il ne faut pas que la stratégie de surveillance soit intermittente», a-t-il dit.
Mme Luo a quant à elle souligné que le BA.2.75 rappelle que le coronavirus n'a pas fini de changer et de se propager.
«On voudrait revenir à la vie d'avant la pandémie, mais il faut encore être prudents, a-t-elle dit. Il faut accepter que nous vivons maintenant avec un niveau de risque plus élevé que ce à quoi nous sommes habitués.»