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Le travail de l’opposition a été «presque impossible» particulièrement durant la première vague de la pandémie, en grande partie à cause du gouvernement, selon le Parti québécois.
Le travail de l’opposition a été «presque impossible» particulièrement durant la première vague de la pandémie, en grande partie à cause du gouvernement, selon le Parti québécois (PQ).
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon avalise ainsi les conclusions d’une étude universitaire publiée récemment dans une revue scientifique spécialisée et diffusée par La Presse canadienne.
Après analyse de centaines d'interventions, les chercheurs arrivent à la conclusion, avec des données quantitatives et qualitatives, que la capacité des partis d'opposition de surveiller l'action du gouvernement a été «clairement sapée».
En entrevue téléphonique lundi, le chef du PQ s'est dit d'accord avec les constats de l'étude.
«La confusion était complète» entre le premier ministre et le directeur de la santé publique, qui faisaient leur conférence de presse ensemble, aux heures de grande écoute, jour après jour, a argué M. St-Pierre Plamondon.
Selon lui, il n'y avait pas de transparence sur les fondements scientifiques de chaque décision et, par conséquent, cela a créé un «environnement très difficile pour un dialogue démocratique sain».
Aux yeux de M. St-Pierre Plamondon, le gouvernement a activement participé à l'ostracisation des partis d'opposition à des fins politiques durant la pandémie.
«Le gouvernement a participé activement (au climat d'affaiblissement de l'opposition) non seulement par l'utilisation des points de presse à des fins politiques, pour imposer son récit, mais également en ligne en demandant au personnel de l'Assemblée nationale de la CAQ de traiter de complotiste chaque politicien élu des partis d'opposition, ou de les accuser d'être contre la science.»
L'article des chercheurs universitaires est paru en anglais paru dans la revue scientifique «Journal of Legislative Studies».
Autant le Parti libéral (PLQ) que Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) ont donc renoncé aux critiques et attaques personnelles et opté pour la formulation de propositions, selon les constatations des auteurs.
Pas moins de 657 interventions parlementaires, soit des déclarations ou des questions, ainsi que 728 interventions dans les médias ont été analysées, entre janvier 2019 et décembre 2020. Cela permettait ainsi une comparaison avec un échantillon prépandémie, de janvier 2019 à mars 2020.
Des 657 interventions effectuées, 163 (24,8 %) ont été faites après la déclaration de l'état d'urgence.
De même, sur les 728 interventions dans les médias, 303 (41,6 %) ont été effectuées après l'annonce de l'état d'urgence.
Les interventions retenues étaient celles des porte-paroles en matière d'Éducation, de Santé et de Sécurité publiques, qui ont été les plus sollicitées durant la pandémie.
L'étude a été réalisée par Jeanne Milot-Poulin, Lydia Laflamme, Jeanne Desrosiers, Cédrik Verreault, Carolane Fillion, Nicolas Patenaude, ainsi que le professeur Marc-André Bodet.