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Course à la direction du PLQ: quels défis attendent le prochain chef?

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6b7d598db38a28c0bac86eb4a7b5b6ab1724951af36b0cd75429e5812c4eb73e.jpg Les candidats à la direction du Parti libéral du Québec, de gauche à droite, Pablo Rodriguez, Karl Blackburn, Marc Bélanger, Charles Milliard et Mario Roy se tiennent ensemble à la fin d'un débat à Québec, le jeudi 22 mai 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot (Jacques Boissinot | La Presse canadienne)

Au terme d’un long marathon sans grand coup d’éclat, le Parti libéral du Québec (PLQ) va finalement élire son nouveau chef samedi. Mais la fin de cette course sera aussi le début d’un sprint pour le prochain leader qui doit s’assurer que son parti est prêt à mener la bataille électorale d’octobre 2026. 

Disons-le d’emblée: seuls trois aspirants au trône libéral ont une chance réelle de l’emporter. L’ancien ministre fédéral Pablo Rodriguez, l’ex-PDG de la Fédération des chambres de commerce, Charles Milliard, et l’ancien président du Conseil du patronat, Karl Blackburn. Les deux autres candidats sont l’avocat fiscaliste Marc Bélanger et l’agriculteur de la Beauce Mario Roy. 

Pablo Rodriguez est considéré comme le meneur. Un sondage Léger publié à la mi-mai indique que 32 % des électeurs libéraux pensent que Pablo Rodriguez ferait le meilleur chef. Karl Blackburn arrive en deuxième place avec seulement 6 %. 

Également, l’arrivée de Pablo Rodriguez à la tête des libéraux placerait le PLQ à 31 % des intentions de vote, un point devant le Parti québécois (PQ). Avec Karl Blackburn, les libéraux seraient à 25 % et avec Charles Milliard, à 22 %.

Mais ces chiffres disent peu de choses sur le possible vainqueur de la course puisque ce sont les quelque 20 000 membres libéraux qui vont se prononcer et le système de votation complexe du parti rend difficile de prédire le gagnant. 

La Presse Canadienne s’est entretenue avec plusieurs sources libérales et une constante se dégage: personne ne peut dire avec certitude qui va l’emporter. 

Et après? 

Plusieurs défis attendent le prochain chef. Tout d’abord l’unité, puisqu’une course à la chefferie implique nécessairement un risque de divisions au sein d’un parti, que ce soit au niveau des membres ou du caucus. 

Parmi les élus libéraux, dix appuient Pablo Rodriguez et cinq se sont rangés dans l’équipe de Charles Milliard. Karl Blackburn, pour sa part, ne compte aucun appui dans le caucus. 

En entrevue à Radio-Canada cette semaine, les trois aspirants chefs se sont tous engagés à se présenter lors de la prochaine élection générale, peu importe le résultat de la course. 

De plus, le nouveau chef sera nécessairement extraparlementaire, ce qui peut poser des difficultés. Bien que le prochain scrutin ait lieu dans moins d’un an et demi, il est possible qu’un député libéral cède sa place pour que le nouveau chef se fasse élire lors d’une élection partielle. 

Cela lui permettrait d’avoir une attention médiatique comparable à celle des autres chefs élus à l’Assemblée nationale. Un aspect d’autant plus important si c’est un candidat moins connu du grand public, comme Charles Milliard ou Karl Blackburn, qui remporte la course. 

Car les élections vont arriver vite. Le nouveau chef n’aura donc pas beaucoup de temps pour mettre le parti à sa main, asseoir son autorité et recruter des candidats pour octobre 2026. 

L’ennemi naturel des libéraux, le PQ, trône toujours en tête des intentions de vote, mais le sondage Léger cité précédemment plaçait le PLQ en deuxième place (21 %) devant le gouvernement Legault. Les libéraux doivent maintenant espérer que leur nouveau chef va leur permettre de poursuivre sur cette lancée.