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Couche-Tard retire son offre pour l'acquisition de Seven & i

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5b07f3c02f15b9f2fe9fe62d8f045cf84556a9537c526b5c136e1fed97b474a7.jpg Le logo de Couche-Tard le jeudi 5 septembre 2024 à Montréal. Selon Couche-Tard, l'objectif de cette convention de confidentialité est de «faire progresser les pourparlers relatifs à l'opération» et de «faciliter la vérification diligente». (Christinne Muschi / La Presse Canadienne)

Alimentation Couche-Tard annonce avoir retiré son offre d'acquisition de Seven & i Holdings «en raison d'un manque d'engagement constructif» de la part de l'entreprise japonaise derrière la chaîne 7-Eleven. 

Le géant québécois des dépanneurs a indiqué avoir transmis une lettre au conseil d'administration de Seven & i qu'il a rendu publique dans un communiqué diffusé mercredi soir. 

La lettre est signée par le président et chef de la direction, Alex Miller, ainsi que le fondateur et président exécutif du conseil d'administration de Couche-Tard, Alain Bouchard. 

Les deux hommes rappellent la proposition qu'ils ont déposée à l'entreprise japonaise en début d'année. 

«Depuis un certain temps, nous tentons d'engager un dialogue avec votre comité spécial sur cette proposition par le biais de discussions constructives et amicales au cours desquelles nous avons clairement démontré que notre proposition est entièrement financée et qu'il existe une voie claire pour obtenir les approbations réglementaires», écrivent-ils. 

Ceux-ci indiquent avoir tenté à plusieurs reprises d'établir «un dialogue amical» avec la famille Ito, celle ayant contribué à fonder ce qui est plus tard devenu Seven & i. «Mais cette dernière ne s'est pas montrée ouverte à la discussion», évoquent-ils. 

«Nous avons également indiqué qu'il pourrait y avoir une occasion d'améliorer les modalités économiques de notre proposition si un accès à de l'information additionnelle aux fins de vérification diligente nous était accordé», poursuivent les deux dirigeants de Couche-Tard.

MM. Bouchard et Miller affirment avoir «été très patients et respectueux tout au long de ce processus». 

Mais depuis la conclusion au printemps dernier de la convention de confidentialité — une étape importante dans un processus d’acquisition —, «il n'y a eu aucun engagement sincère ou constructif de la part de 7&i dans le but de faciliter l'avancement d'une proposition», déplorent-ils. 

Ils estiment que la quantité et le contenu de la vérification diligente autorisée «ont été négligeables». Ils accusent les représentants de la société japonaise de s'être «plutôt livré à une campagne calculée de dissimulation et d'atermoiement, au grand détriment de 7&i et de ses actionnaires». 

«Nous croyons que cette approche renforce nos préoccupations quant à votre approche en matière de gouvernance. Sur la base de ce manque persistant d'engagement de bonne foi, nous retirons notre proposition», mentionnent MM. Bouchard et Miller. 

L’entreprise lavalloise courtisait Seven & i depuis près d’un an. Après une première offre refusée, Couche-Tard avait transmis une deuxième proposition, en octobre dernier. Selon des informations dévoilées par des médias, la deuxième offre s'élevait à 47 milliards $ US.

En janvier dernier, Couche-Tard avait soumis une proposition révisée, libellée en yens et non contraignante, afin de confirmer son intérêt continu dans Seven & i. 

L'entreprise japonaise compte quelque 85 800 magasins à son réseau. Elle possède non seulement la chaîne 7-Eleven, mais aussi des supermarchés, des producteurs alimentaires, des détaillants d'articles ménagers et des sociétés de services financiers.

La chaîne 7-Eleven est la plus importante chaîne de magasins de proximité aux États-Unis.