Le ministre du Travail, Jean Boulet, affirme que le document faisant état de sa volonté de rendre les cotisations syndicales facultatives, pour les utilisations qui ne seraient pas liées à la défense des droits des travailleurs, n'est qu'un «document d'orientation», encore «en analyse, en réflexion» et qu'il n'y a «rien de définitif».
Les centrales syndicales, toutefois, ne sont nullement sorties rassurées de leur rencontre avec le ministre Boulet à ce sujet, jeudi.
Mardi, le parti d'opposition Québec solidaire a dévoilé un document évoquant la volonté de Québec de rendre une partie des cotisations syndicales facultatives, lorsque les organisations syndicales veulent s'en servir pour contester une loi, par exemple, ou pour des fins autres que défendre directement les droits des travailleurs.
La FTQ, la CSN et la CSQ ont vite monté au front. Le président de la CSQ, Éric Gingras, reproche au gouvernement Legault de vouloir ainsi «affaiblir les contre-pouvoirs».
En entrevue, le ministre du Travail s'en est toutefois défendu. Il dit vouloir tout simplement améliorer la transparence, la gouvernance et la démocratie syndicales.
Il veut aborder quatre aspects dans son éventuel projet de loi: l'utilisation des cotisations syndicales «à des fins qui ne reflètent pas toujours la volonté des salariés»; une plus grande imputabilité et transparence dans la gestion des cotisations syndicales; des «dépenses déraisonnables» qui ont été réalisées dans le passé par certains dirigeants syndicaux; et une «accessibilité à géométrie variable» pour les membres, lorsque, par exemple, des votes syndicaux se tiennent tard en soirée, voire la nuit.

