Environnement

COP30: Newsom dénonce l'inaction de Trump sur les changements climatiques

«L'idée qu'on puisse ériger des murs, des barrières, imposer des droits de douane, faire un doigt d'honneur et tourner le dos à tout le monde est une folie.»

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COP 30: le gouverneur de la Californie s’en prend à Donald Trump COP 30: le gouverneur de la Californie s’en prend à Donald Trump

Qualifiant l'absence des États-Unis des négociations climatiques cruciales des Nations unies d'erreur, le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, a déclaré mardi que les États-Unis risquaient d'être distancés en tant que puissance économique.

M. Newsom, un démocrate qui envisage de se présenter à l'élection présidentielle de 2028, est jusqu'à présent le plus en vue des nombreux gouverneurs et maires américains participant aux négociations climatiques de l'ONU qui se tiennent à Belém, au Brésil.

Ils affirment être là pour dire aux 195 nations qui luttent contre le changement climatique qu'une grande partie des États-Unis fait de son mieux, malgré les politiques de l'administration Trump qui ont abrogé les réglementations environnementales et favorisé la production d'énergies polluantes, comme le charbon, tout en freinant le développement des énergies vertes, telles que l'éolien et le solaire.

Comme lors de son premier mandat, le président Donald Trump retire également les États-Unis de l'Accord de Paris de 2015, qui fixait des objectifs internationaux pour limiter le réchauffement climatique.

La présence de M. Newsom, gouverneur de l'État américain le plus peuplé, contraste fortement avec l'absence de Donald Trump. Il a soutenu que la décision du président Trump de boycotter les négociations envoyait un message clair au monde: «Vous ne comptez pas, nous nous en fichons». 

«L'idée qu'on puisse ériger des murs, des barrières, imposer des droits de douane, faire un doigt d'honneur et tourner le dos à tout le monde est une folie», a affirmé M. Newsom, lors d'une entrevue accordée à l'Associated Press aux négociations climatiques de Belém, ville située aux portes de la forêt amazonienne. 

«Et tous les autres pays du monde l'ont compris. C'est pourquoi tous les autres pays du monde s'orientent dans une direction différente.»

Transition énergétique et domination chinoise

Même la Russie et l'Arabie saoudite l'ont compris et s'engagent dans la transition écologique, mais pas M. Trump, a déploré M. Newsom. 

Les organisateurs de l'ONU ont indiqué que seuls quatre pays étaient absents des négociations, appelées COP30: l'Afghanistan et le Myanmar, ravagés par des conflits, le petit pays Saint-Marin et les États-Unis, qui, au cours du siècle dernier, ont émis plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère que tout autre pays.

La Californie, avec près de 40 millions d'habitants, est un pôle économique majeur et un acteur de premier plan en matière de politique climatique nationale. Pourtant, l'administration Trump a cherché à restreindre le pouvoir de l'État de définir une politique climatique ambitieuse, notamment en bloquant une réglementation californienne visant à interdire la vente de voitures neuves à essence d'ici dix ans.

«Cette administration Trump, ses acolytes et le Congrès servile, dirigés par le président de la Chambre (Mike) Johnson, persistent dans leur erreur», a déclaré M. Newsom.

«Nous abandonnons l'énergie bon marché, l'énergie verte, les infrastructures et la production de la chaîne d'approvisionnement. Nous laissons d'autres pays, notamment la Chine, profiter de cette situation pour prendre l'ascendant économique, a-t-il détaillé. Et ils vont nous devancer économiquement si nous ne prenons pas conscience de l'impératif économique et des opportunités d'une croissance faible en carbone.»

M. Trump, qui a activement sollicité des fonds auprès de l'industrie des énergies fossiles lors de sa dernière campagne, a massivement déréglementé les industries émettrices de gaz à effet de serre et réduit les subventions aux énergies renouvelables. Cela donnerait aux États-Unis, premier producteur mondial de pétrole, l'indépendance énergétique et des prix plus bas, a-t-il fait valoir.

«Le gouverneur (Newsom) s'est rendu jusqu'au Brésil pour vanter les mérites de cette arnaque de l'énergie verte, alors que les Californiens paient parmi les prix de l'énergie les plus élevés du pays. C'est honteux !», a déclaré Taylor Rogers, porte-parole de la Maison-Blanche, dans un communiqué. 

«Le président Trump ne permettra pas que les intérêts supérieurs du peuple américain soient compromis par cette arnaque de l'énergie verte. Ces rêves verts ruinent d'autres pays, mais pas le nôtre grâce à la politique énergétique pragmatique du président Trump», a-t-elle ajouté. 

Impacts du changement climatique 

Le changement climatique est indéniable, malgré les dénégations de M. Trump, a dit M. Newsom.

«Si vous ne croyez pas en la science, et apparemment beaucoup de gens n'y croient pas, vous devez vous fier à ce que vous voyez», a-t-il plaidé. 

La Californie s'est réchauffée de 1 degré Celsius ces 30 dernières années, légèrement plus que l'ensemble des États-Unis, et reçoit près de 17,7 centimètres de pluie de moins qu'en 1995, selon les données de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Certains des incendies les plus importants et les plus destructeurs de l'histoire de la Californie se sont déclarés ces cinq dernières années, dont deux feux dévastateurs en janvier qui ont ravagé des quartiers de Los Angeles et de ses environs. L'hiver précédent, quant à lui, avait été marqué par des précipitations record, dues à de multiples rivières atmosphériques qui ont frappé l'État.