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C’est jeudi que la Fédération des intervenantes en petite enfance, affiliée à la CSQ, emboîtera le pas à la CSN pour la grève générale illimitée.
Les trois centrales syndicales impliquées dans le conflit de travail dans les Centres de la petite enfance (CPE), les trois partis d'opposition, ainsi que des regroupements de parents et de travailleuses non syndiquées, ont uni leurs voix dimanche pour appeler le premier ministre François Legault «à s'impliquer directement dans le dossier».
«Avec ce qu'on a sur la table, on a vraiment besoin d'une intervention, de quelque chose de rapide», a déclaré la représentante de la FSSS-CSN, Stéphanie Vachon, en conférence de presse à Montréal.
La présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon, a de son côté plaidé qu'«il est possible pour le gouvernement et pour le personnel en CPE de sortir la tête haute de ce conflit.»
Pour l'instant, seules les travailleuses affiliées à la CSN sont en grève générale illimitée, mais elles pourraient être suivies par leurs consœurs des autres syndicats si aucune entente n'est conclue avant jeudi.
La pomme de discorde concerne le salaire des membres du personnel de soutien, notamment à l'administration, les cuisines ou l'entretien, que les syndicats considèrent comme «sous-payés par rapport à leurs collègues» dans les réseaux scolaire et de la santé, comme l'a souligné Mme Grenon.
«Nous sommes prêts à négocier jours, soirs et nuits (...) Ce qu'on veut c'est un règlement», a ajouté la vice-présidente de la FTQ, Sylvie Nelson. Il ne reste au gouvernement, selon elle, «qu'un petit tour de roue à faire» pour apaiser les syndicats.
La présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, avait affirmé vendredi avoir «rejoint les objectifs et les priorités» des syndicats en ayant bonifié son offre.
Les principaux partis d'opposition à l'Assemblée nationale ont donné leur appui aux syndicats.
Le porte-parole libéral en matière de Famille, Marc Tanguay, souhaite que M. Legault «utilise les 6 milliards $' reçus du fédéral pour permettre de meilleures conditions de travail en CPE, et ainsi valoriser les travailleuses du domaine. Le montant avait pour but d'aider à améliorer le réseau, comme Ottawa accordait du financement à d'autres provinces pour leur permettre d'émuler le système québécois.»
«Si vous vous obstinez à ne pas écouter les travailleurs et travailleuses, c'est une de vos promesses que vous allez briser», a renchéri la coporte-parole de Québec solidaire, Manon Massé. Elle a dit craindre que des conditions jugées insuffisantes fragilisent un réseau déjà en pénurie de personnel, alors que le gouvernement travaille pour créer 37 000 nouvelles places en service de garde d'ici 2025.
Véronique Hivon, porte-parole du Parti québécois en matière de Famille, a décrit les démarches des syndicats comme «un combat pour la justice, pour l'équité et pour le respect», comme le bon fonctionnement des CPE est d'après elle nécessaire à «la conciliation famille-travail» et à «la présence des femmes sur le marché du travail».