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Québec solidaire (QS) effectue un changement de cap et consent désormais à ce que le philosophe Benoît Dubreuil devienne le tout premier commissaire à la langue française.
Québec solidaire (QS) effectue un changement de cap et consent désormais à ce que le philosophe Benoît Dubreuil devienne le tout premier commissaire à la langue française.
Le parti de Gabriel Nadeau-Dubois s'était opposé l'année dernière à la nomination de M. Dubreuil, se disant en désaccord avec ses propos passés sur la langue et l'immigration.
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Devant ce refus, le gouvernement Legault avait pris un pas de recul et renoncé à la nomination. Entre-temps, QS a pris le temps de rencontrer M. Dubreuil, a expliqué jeudi M. Nadeau-Dubois.
«On a eu une discussion qui était franche, cordiale. On est revenus sur des écrits passés de M. Dubreuil qui, selon nous, ne reflètent pas notre vision de l'immigration puis de l'avenir du Québec», a-t-il dit.
«On ressort de cette rencontre-là avec l'impression que c'est un homme compétent, qui est capable d'occuper ces fonctions-là. On est prêts à laisser la chance au coureur. On va le surveiller de près», a-t-il ajouté.
Selon le porte-parole de QS, cela est «la preuve que rencontrer les gens avant de fixer son jugement sur la personne, parfois, souvent, ça nous permet d'avancer».
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Il s'est dit rassuré par le fait que M. Dubreuil ne voit pas la langue parlée à la maison comme «l'indicateur des indicateurs» pour mesurer la santé et la vitalité de la langue française.
Benoît Dubreuil est un philosophe et coauteur de l'essai «Le remède imaginaire - Pourquoi l'immigration ne sauvera pas le Québec».
Dans son ouvrage, il soutient notamment que «toute augmentation de l'immigration a pour effet direct de faire diminuer la part de la population utilisant le français à la maison».
Le commissaire à la langue française est un chien de garde indépendant. Ce poste, créé avec l'adoption en juin dernier de la loi 96, consiste notamment à surveiller l'évolution de la situation linguistique au Québec.
Le Parti québécois (PQ) avait déclaré l'automne dernier qu'il appuyait la candidature de M. Dubreuil, tandis que le Parti libéral du Québec (PLQ) avait évité de se prononcer clairement.
Jeudi, le PLQ a annoncé que sa porte-parole en matière de langue française, la députée Madwa Nika Cadet, rencontrerait M. Dubreuil dans la journée. Le parti dit avoir de «sérieuses questions» à lui poser.
«On avait de sérieuses questions pour lui notamment au sujet de ses publications passées. On va faire part de nos intentions prochainement», a indiqué par la suite l'attaché de presse Maxime Doyon-Laliberté.
La nomination du commissaire à la langue française doit faire l'objet d'un vote aux deux tiers de l'Assemblée nationale. Le gouvernement détient à lui seul plus des deux tiers des sièges, mais recherche le consensus, dans la mesure du possible.
Voyez le retour sur les activités de l'Assemblée nationale de la journée de Simon Bourassa.