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Quelque 326 000 emplois ont été créés depuis le seul mois de septembre, alors que plusieurs croyaient que la hausse du coût de l'emprunt aurait ralenti considérablement l'économie cette année, en plus de créer un bouleversement du niveau de l'emploi.
L'économie canadienne a vu ces derniers mois un flux constant de mises à pied frapper les entreprises du secteur technologique en particulier, tandis que de nombreux employeurs déplorent une pénurie de travailleurs, mais rien de cela ne semble peser lourdement sur les chiffres de l'emploi au pays.
La dernière enquête de Statistique Canada sur la population active a révélé vendredi que le taux de chômage de janvier était resté stable à 5,0 % – juste au-dessus de son creux record de 4,9 % de l'été dernier – alors que le pays a créé 150 000 emplois.
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Quelque 326 000 emplois ont été créés depuis le seul mois de septembre, alors que plusieurs croyaient que la hausse du coût de l'emprunt aurait ralenti considérablement l'économie cette année, en plus de créer un bouleversement du niveau de l'emploi.
«L'histoire principale est que nous avons plus de sorties du marché du travail que d'entrées sur le marché du travail en raison du vieillissement de la population, en raison de la démographie, parce que les baby-boomers, qui sont nés après la Seconde Guerre mondiale, non seulement au Canada, mais partout, (...) font vieillir la population active», a expliqué l'économiste Armine Yalnizyan, économiste à la Atkinson Foundation.
«Nous avons eu une baisse des taux de fécondité et des taux de natalité dans la génération suivante, donc en ce qui a trait aux personnes nées dans le pays, il n'y a tout simplement pas autant de personnes pour remplacer (les travailleurs) qui partent.»
Puisque les derniers baby-boomers auront 65 ans en 2029 et que les personnes travaillent désormais souvent au-delà de 65 ans, Mme Yalnizyan croit que cette tendance se poursuivra probablement pendant au moins dans la prochaine décennie.
Entre-temps, la population active a augmenté plus rapidement que la population générale, a-t-elle souligné.
«À aucun moment de notre historique de collecte de données sur le marché du travail, nous n'avons jamais vu les Canadiens travailler autant», a-t-elle précisé.
«Ils sont plus nombreux à travailler à temps plein, plus nombreux à être engagés sur le marché du travail d'une manière ou d'une autre, plus nombreux à travailler de plus longues heures et plus nombreux à se rapprocher de ce pour quoi ils ont été formés.»
Les travailleurs étrangers temporaires ont vu leur niveau d'emploi augmenter de 13 % dans la dernière enquête sur la population active.
«Il n'y a aucun autre groupe dans le pays qui a connu ce genre de croissance et ce bond de l'emploi», a noté Mme Yalnizyan.
Parce que ces personnes ne sont pas des résidents permanents, elle s'attend à ce que cela génère plus de roulement sur le marché du travail, ce qui limitera la croissance des salaires.
Pourquoi les chiffres de l'emploi de janvier sont-ils si importants?
Les 150 000 nouveaux emplois enregistrés en janvier étaient 10 fois plus nombreux que prévu et la plupart de ces emplois étaient à temps plein, a souligné Sherry Cooper, économiste en chef pour les Centres hypothécaires Dominion, dans une note aux investisseurs.
Le nombre est significatif, a-t-elle dit, car il place le taux d'emploi à un niveau prépandémique.
«Le marché du travail canadien ne montre aucun signe de ralentissement», a observé Mme Cooper.
«Cela doit rendre la Banque du Canada au moins un peu nerveuse.»
Les données du marché de l'emploi américain de janvier se sont également révélées «robustes» et le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a indiqué que les taux d'intérêt devraient encore augmenter, ce qui laisse entendre que la Banque du Canada pourrait devoir imiter les États-Unis si l'inflation ne baisse suffisamment.
Ces derniers mois, des entreprises aussi importantes que Shopify, Canopy Growth et Postmedia Network ont procédé à des mises à pied, mais Mme Yalnizyan ne croit pas que cela aura beaucoup d'effet sur le marché du travail.
Il est possible que ces coupes aient peu d'effet parce qu'elles ont un impact sur les travailleurs dont les compétences sont en demande et qu'il y a plusieurs autres employeurs prêts à les récupérer.
Même au milieu des coupes, Carrie Freestone, économiste à la Banque Royale, a souligné que les offres d'emploi étaient toujours en hausse de 50 % par rapport aux niveaux d'avant la pandémie, mais elles ont diminué ces derniers mois.
«Nous restons d'avis que les marchés du travail ne resteront pas aussi tendus à court terme», a-t-elle écrit dans une note aux investisseurs.
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Pendant ce temps, l'emploi réel, ou non désaisonnalisé, a chuté de 125 000 en janvier.
Avant la pandémie, ce chiffre se situerait entre 250 000 et 300 000 pour un mois de janvier «normal», a noté Douglas Porter, économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, dans une note aux investisseurs.
«Donc, évidemment, il y a tout simplement eu beaucoup, beaucoup moins de mises à pied que lors d'une année normale au début de 2023», a-t-il affirmé.
«Au lieu d'un véritable boom de l'embauche, ce que nous avons vu le mois dernier était un gel des mises à pied, étant donné à quel point il est difficile de trouver des travailleurs dans l'environnement actuel.»
«Les grands secteurs qui continuent de croître sont le commerce de détail et l'hôtellerie parce qu'ils rattrapent leur retard et les soins de santé parce que nous en avons besoin», a observé Mme Yalnizyan.
Le commerce de gros et de détail a connu les gains d'emploi les plus importants, ajoutant 59 000 emplois, suivis de 40 000 emplois ajoutés dans les soins de santé et l'assistance sociale.
La plupart des emplois ajoutés à l'économie étaient à temps plein, tandis que les travailleurs de 25 à 54 ans étaient à l'origine des gains.
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