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La sœur de l'olympienne trifluvienne Florence Brunelle était aussi une patineuse de haut niveau jusqu’à l’automne dernier
Clémence a 15 ans. Elle est la sœur de l'olympienne trilfuvienne Florence Brunelle. Elle est aussi une patineuse courte piste de haut niveau. Elle a gagné plus de médailles qu’un cou ne peut en supporter. Elle a été sacrée Championne canadienne de l’Est juste avant la pandémie. Patiner a toujours fait partie de sa vie. Du moins, jusqu’en décembre dernier, où elle a réalisé que le plaisir d’enfiler les patins s’était envolé.
Clémence a quitté l’univers du patinage avant les Fêtes. Elle a aussi quitté le sport-études. À 15 ans, se choisir soi-même, c’est tout en son honneur.
Clémence Brunelle confie qu'avec la COVID-19, elle était «démotivée depuis un moment».
La jeune fille a aussi dû prendre 3 semaines de repos après avoir eu une commotion cérébrale en octobre en jouant au soccer.
Cet arrêt lui a fait réaliser qu'elle était «bien dans le patin». Clémence affirme que « ça faisait un moment qu'elle pensait arrêter », car ce n’était plus un sport « qu'elle aimait faire» et qui la rendait «fière».
Clémence Brunelle a complètement arrêté le patin.
FPVQ - Clémence Brunelle, Championnats canadiens de l'Est, 2019
La mise en veilleuse de sa carrière de patineuse est arrivée au moment même où sa sœur aînée, Florence, était sélectionnée officiellement sur l’équipe olympique canadienne pour la première fois et devenait même à 18 ans, la plus jeune patineuse courte piste de l’Histoire au Canada à aller aux Jeux. Le rêve olympique, Clémence l’avait toujours eu en tête elle aussi. Est-ce que «être la sœur de…» était devenu lourd? Est-ce que ça lui ajoutait une pression supplémentaire?
Non, rassure l’adolescente, qui dit ne s'être jamais mis de pression par rapport à sa soeur.
Elle est consciente que certaines personnes la comparent à sa soeur, mais ce fait n'a pas affecté son choix d'arrêter le patin.
Clémence précise d'ailleurs que «même si se faire demander ‘’c’est comment être la sœur de...” plusieurs fois est achalant à la longue, ce facteur n’a jamais été considéré dans ma réflexion par rapport à ma décision d’arrêter le patin. Ma sœur, c’est ma sœur. C’est une personne talentueuse, mais jamais je ne me comparais à elle. »
Cette réflexion sur le plaisir de patiner, sa sœur Florence nous confiait lors de sa sélection officielle pour Pékin qu’elle l’avait aussi eue cet automne, lors des multiples Coupe du monde en Asie. La pression de gagner était lourde. La peur sur la ligne de départ grandissait à chaque épreuve.
Florence affirmait avoir vécu une période de remise en question. Finalement, un retour au Québec entre deux compétitions, une introspection et plusieurs discussions avec sa collègue Kim Boutin lui avaient fait réaliser qu’elle se mettait beaucoup trop de pression elle-même. Si la médaille est toujours l’objectif, la route pour y arriver n’est plus parsemée d’anxiété de performance, mais de plaisir pour Florence. C’est du moins ce qu’elle vise maintenant. Le plaisir de se surpasser et d’améliorer ses propres temps. Le plaisir de devancer une adversaire au fil d’arrivée. Même si les deux sœurs semblent avoir vécu les mêmes tiraillements intérieurs, sensiblement au même moment, Clémence affirme que ça n’a pas fait partie de leurs discussions entre elles.
« On parle de sujets bien différents. Ça fait du bien de changer d’air et de parler d’autres choses que de son environnement de tous les jours. Je suis là pour lui changer les idées et elle, de même. Je suis très fière d’elle. Elle est aussi un modèle, car elle a accompli et va accomplir des choses extraordinaires. J’ai surtout hâte de la revoir. Je le sais que c’est compliqué à cause de la Covid, mais j’ai surtout hâte de passer de bons moments avec elle», affirme la jeune fille.
Est-ce que les patins de Clémence sont accrochés pour de bon? Rangés, serait peut-être davantage le bon terme. Ça laisse une porte pour les remettre si la flamme renaît. Ça laisse aussi la possibilité de les laisser prendre la poussière au grenier, si elle trouve son bonheur ailleurs. Pour le moment, Clémence s’accorde du temps pour elle. Et ça, ça vaut de l’or.
FPVQ - Clémence Brunelle - Championnats canadiens de l'Est 2019