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Lors d’un autre conseil municipal houleux à Trois-Rivières, mardi, le maire Jean Lamarche a encore refusé de prendre toute responsabilité dans la saga qui implique la citoyenne Joan Hamel.
Lors d’un autre conseil municipal houleux à Trois-Rivières, mardi, le maire Jean Lamarche a encore refusé de prendre toute responsabilité dans la saga qui implique la citoyenne Joan Hamel, mise en demeure par la Ville pour avoir écrit un commentaire sur Facebook à propos des travaux du parc industriel Carrefour 40-55.
La soeur jumelle de Mme Hamel a pris le micro pour demander au maire Lamarche de présenter ses excuses. Elle a affirmé que toute cette histoire a eu de grosses répercussions sur elle et sa famille.
«J'ai, à quelques reprises, exprimé ma position dans les médias», a répondu M. Lamarche. «La façon dont votre soeur a reçu un avis, ce n'est pas politique», a-t-il convenu, mais il n’a «pas grand-chose à avoir là-dedans», a-t-il insisté.
Joan Hamel, elle, croit au contraire que le maire doit être imputable et que, de par sa fonction, il est responsable des actions de la Ville. Elle s'est d’ailleurs présentée bâillonnée à la période de question et est restée en silence pendant quelques minutes pour protester contre la mise en demeure qu'elle a reçue.
La liberté d'expression et la liberté d'opinion font partie de l’argumentaire de Mme Hamel. Elle avait à la bouche un tissu blanc inscrit sur lequel il était écrit «40-55», en référence au projet controversé de l'agrandissement du parc industriel.
Voyez le compte-rendu de Valérie Gendron dans la vidéo liée à l'article.
Elle a ensuite quitté la salle. Plusieurs personnes, dont la bouche était également couverte, l'ont suivie. La manifestation silencieuse s'est poursuivie à l'extérieur.
L’Association canadienne des libertés civiles et la Ligue des droits et libertés appuient Mme Hamel. Elles considèrent que les critiques font partie du débat public et qu'il faut respecter la liberté d'expression dans une société démocratique.
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Me Julius Grey, avocat connu dans la région, a accepté de représenter Mme Hamel. Selon lui, «la politique sur la prévention de la violence dans les interactions avec le personnel de la ville [sur laquelle les fonctionnaires se sont appuyés pour envoyer l'avertissement]» porte atteinte au droit fondamental de la liberté d'expression qui est protégé par la Charte canadienne des droits et libertés. Il estime que la fonction publique a utilisé de façon abusive cette réglementation.
En lien avec l'affaire 40-55, le conseiller Luc Tremblay a d'ailleurs lâché une petite bombe politique, mardi. Il a affirmé avoir en main un avis juridique qui soutient qu'il y a eu un vice de procédure lors de la séance du 4 juillet dernier. Le maire Jean Lamarche avait alors invité les élus à voter avant de donner leur opinion sur une proposition accessoire de la conseillère Pascale Albernhe-Lahaie, qui demandait de reporter le vote sur le projet du Carrefour 40-55, le temps de soumettre le projet à une consultation populaire.
M. Tremblay, d'autres conseillers municipaux et Joan Hamel se sont récemment ligués pour demander au gouvernement Legault d’intervenir dans cette situation à Trois-Rivières, où «des principes démocratiques fondamentaux» sont, selon eux, en «dégradation».
Parmi les autres dossiers à l’ordre du jour, les conseillers municipaux de la Ville de Trois-Rivières ont voté à l’unanimité en faveur d’une hausse de 26% du salaire des élus.
C’est dire que le salaire des élus trifluviens passe à 48 493$. Si les conseillers n’avaient pas voté à l’unanimité, le maire de Trois-Rivières Jean Lamarche avait prévenu qu'il allait utiliser son droit de veto pour voter contre afin que la proposition n’aille pas de l’avant.
En marge de cette réunion du conseil municipal, le regroupement de citoyens EAU-TAGE a déposé plusieurs parapluies sur le parvis de l'hôtel de ville pour exprimer son mécontentement dans le dossier de la gestion du système des eaux pluviales.