Une adolescente iranienne blessée il y a près d'un mois dans une mystérieuse chute dans le métro de Téhéran alors qu’elle ne portait pas de voile est décédée, ont rapporté samedi les médias d’État.
La mort d’Armita Geravand, âgée de 17 ans, survient après qu’elle a été dans le coma pendant des semaines à Téhéran et après le premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini, âgée de 22 ans, arrêtée par la police des moeurs, ce qui avait mené à un mouvement de manifestations nationales.
La blessure subie par Armita Geravand le 1er octobre et maintenant sa mort menacent de raviver la colère populaire, en particulier alors que les femmes de Téhéran et d’ailleurs défient la loi iranienne sur le port du hijab, en signe de mécontentement envers la théocratie iranienne.
«La voix d’Armita a été à jamais réduite au silence, nous empêchant d’entendre son histoire», a écrit le Center for Human Rights de New York, qui défend les droits de la personne en Iran.
«Pourtant, nous savons que dans un climat où les autorités iraniennes pénalisent sévèrement les femmes et les filles qui ne se conforment pas à la loi sur le port forcé du hijab de l’État, Armita est courageusement apparue en public sans voile», indique la déclaration.
«Tant que le gouvernement iranien appliquera sa loi draconienne sur le port obligatoire du hijab, la vie des filles et des femmes en Iran sera en jeu, vulnérables à de graves violations des droits, y compris la violence et même la mort», ajoute l'organisation.
L’agence de presse iranienne IRNA a rapporté la mort d'Armita Geravand, sans mention à la loi sur le port du voile. L'adolescente a été blessée à la station de métro Meydan-E Shohada, ou Martyrs’ Square, dans le sud de Téhéran.
«Malheureusement, les lésions cérébrales de la victime l’ont amenée à passer du temps dans le coma et elle est décédée il y a quelques minutes», peut-on lire dans le rapport de l’IRNA.
Selon la version officielle, après une chute soudaine de la pression artérielle, Armita Geravand a subi une lésion cérébrale, suivie de convulsions, d'une diminution de l’oxygénation cérébrale et d'un œdème cérébral.
Ce qui s’est passé dans les minutes qui ont suivi l’entrée d’Armita Geravand dans le métro le 1er octobre demeure un mystère.
Un ami a déclaré à la télévision d’État iranienne que la jeune femme s’était cogné la tête sur la plate-forme de la station. Les images, sans son, diffusées par le radiodiffuseur depuis l’extérieur de la rame de trains sont bloquées par un passant. Quelques secondes plus tard, son corps inerte est transporté.
Le reportage de la télévision d’État iranienne n’a inclus aucune vidéo de l’intérieur du train lui-même alors que la plupart des voitures de train du métro de Téhéran ont plusieurs caméras de surveillance.
Des militants à l’étranger ont allégué que l'adolescente aurait été poussée ou attaquée parce qu'elle ne portait pas le hijab. Ils ont également exigé une enquête indépendante des Nations Unies.
L’Associated Press n’a pas été en mesure de confirmer les circonstances exactes de ce qui a causé les blessures de la jeune femme.

