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Une Sherbrookoise s’est blessée gravement en glissade sur tube au parc du Mont-Bellevue à l’hiver 2021.
Une Sherbrookoise qui s’est blessée gravement en glissade sur tube au parc du Mont-Bellevue à l’hiver 2021, de même que son conjoint, poursuivent la Ville de Sherbrooke et le Regroupement du parc du Mont-Bellevue pour 4,7 M$.
Selon l’exposé des faits, qui se trouve dans la poursuite déposée en Cour supérieure et dont Noovo Info a obtenu copie, Josiane Pinard, alors médecin de famille et d’urgence, son conjoint Jason Boyer et leurs trois enfants se rendent au parc du Mont-Bellevue le 8 mars 2021 pour y pratiquer la glissade sur tube. Le couple demande à un certain moment à l’employé qui assure les départs s’il est possible de glisser à deux adultes.
«L’employé confirme que cela est possible et leur montre la technique permettant d’attacher deux tubes ensemble à l’aide des poignées», peut-on lire.
Selon le document déposé en cour, dont Noovo Info a obtenu copie, le tube de la demanderesse «prend une vitesse importante et ne s’arrête pas au bas de la piste, à la butée d’arrêt». Selon la requête, «le tube dépasse à grande vitesse la butée d’arrêt, entraînant la demanderesse dans une chute d’une hauteur d’environ 10 pieds au bas d’un dénivelé abrupt situé sur l’autre versant de cette butée».
«La demanderesse atterrit de sa chute sur le sol durci et glacé et perd alors connaissance. Lorsqu’elle reprend connaissance, elle est désorientée, ressent une douleur extrême au dos, présente des difficultés respiratoires importantes et une peur aiguë de mourir.»
Mme Pinard, après avoir été transportée à l’hôpital, aurait reçu un diagnostic de fracture-luxation pour deux vertèbres et aurait été opérée d’urgence le soir de l’incident.
La demanderesse affirme qu’«aucun mécanisme de protection n’a été mis en place par les défenderesses afin d’assurer le ralentissement et l’arrêt sécuritaire de la glisse» et que les défenderesses «ont omis de positionner notamment des tapis de ralentissement et du foin en bas de piste, qui auraient permis de ralentir la descente. Selon la poursuite, de tels tapis et du foin auraient été ajoutées au bas de la piste le jour-même, à la suite de l’incident.
«Il est intrinsèquement dangereux de créer un dénivelé de 90 degrés, d’une hauteur de 10 pieds à la fin de la piste de glisse», peut-on lire. En outre, ils estiment que compte tenu des conditions, la Ville et le Regroupement du parc du Mont-Bellevue «auraient dû déplacer le départ du parcours plus bas dans la piste, de façon à limiter la prise de vitesse».
«N’eut été des fautes des défenderesses, l’accident ne serait jamais survenu et la demanderesse n’aurait pas subi de graves préjudices. […] Les défenderesses sont entièrement responsables de l’accident.»
Notons qu’aucun des faits allégués dans la poursuite n’ont encore passé le test des tribunaux.
En raison des blessures subies, Josiane Pinard a été contrainte d’abandonner son rôle à la chefferie d’urgence dans un établissement de santé de la région, de même que son rôle de médecin d’urgence, en plus de devoir cesser ses activités de médecine esthétique-phlébologie, toujours selon la poursuite.
La Dre Pinard, à la suite de l’incident, aurait suivi une formation en médecine esthétique, qui lui permet maintenant de faire l’utilisation de produits injectables
«Néanmoins, les modifications à ses occupations professionnelles entrainent une perte de revenus importante et une perte de capacité de gains futurs évaluées de manière préliminaire à 4 000 000 $», peut-on lire. En incluant les pertes de revenus pour sa convalescence et pour son retour progressif et ses frais médicaux et futurs, elle estime les dommages pécuniaires à 4,3 M$. Elle demande aussi 275 000 $ en dommages non-pécuniaires, notamment pour «perte de mobilité, dégénérescence de la colonne, douleurs, souffrances, stress, troubles et inconvénients, conséquences pour sa vie personnelle, de couple et familiale» et plus encore.
Le conjoint de Mme Pinard, Jason Boyer, réclame quant à lui 75 000 $ pour du stress, des troubles et inconvénients liés à l’incident, de même que pour l’«aide et assistance exceptionnelle» données à sa conjointe. «Les incapacités permanentes de la demanderesse ont des conséquences directes sur sa vie personnelle, de couple et familiale», est-il écrit.
La Ville de Sherbrooke refuse de commenter un dossier judiciarisé. L’avocate des demandeurs, Me Blanche Fournier, n’a pas retourné nos appels.