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Le premier ministre du Québec, François Legault, doit se rendre jeudi à Terre-Neuve-et-Labrador pour tenir deux jours de pourparlers avec son homologue Andrew Furey.
Alors que le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador se prépare pour des pourparlers préparatoires sur l'énergie cette semaine avec son homologue du Québec, un groupe d'experts recommande aux deux hommes de conclure un nouvel accord sur l'énergie hydroélectrique produite à la centrale de Churchill Falls, au Labrador.
L'accord entre les deux provinces, conclu en 1969, expirera en 2041. Un comité d'experts mis sur pied l'an dernier par le gouvernement terre-neuvien conclut que la province devrait négocier un nouvel accord avec Hydro-Québec.
Le premier ministre François Legault a fait du renouvellement de cet accord un élément clé de sa stratégie énergétique, alors que le Québec tente de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de répondre à ses besoins croissants en électricité. M. Legault doit arriver à Terre-Neuve jeudi pour deux jours de pourparlers avec son homologue.
Pour sa part, le premier ministre Andrew Furey a écrit mardi sur les réseaux sociaux qu'il existait «un grand potentiel de collaboration pour répondre aux demandes énergétiques futures».
«Grâce à des conseils d'experts, nous veillerons à ce que les Terre-Neuviens et les Labradoriens obtiennent la meilleure valeur pour nos actifs», a-t-il écrit en prévision de sa rencontre avec M. Legault.
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L'entente de 1969, signée à l'époque par le premier ministre de Terre-Neuve Joey Smallwood, permet à Hydro-Québec d'acheter 85 % de l'électricité produite à la centrale de Churchill Falls, au coeur du Labrador, et donc de récolter l'essentiel des profits. Le bloc restant de 15 % sert à alimenter les clients du réseau terre-neuvien au Labrador, ou est vendu sur les marchés d'exportation.
En 2019, l'entente avait rapporté en bénéfices près de 28 milliards $ au Québec, comparativement à seulement 2 milliards $ à Terre-Neuve-et-Labrador.
Au fil des ans, plusieurs jugements de tribunaux ont confirmé la validité de cette entente commerciale.
Le groupe d'experts a publié mardi soir une déclaration dans laquelle il souligne qu'il veut avant tout protéger les intérêts de tous les Terre-Neuviens et Labradoriens. Mais le comité ajoute qu'il ne publiera pas son rapport complet, afin de protéger les intérêts commerciaux de la province et le pouvoir de négociation du gouvernement.
«Révéler les détails de cette analyse pourrait compromettre la capacité de la province à tirer le meilleur parti de l'énergie, de la capacité et du stockage de Churchill Falls, indiquent les experts. Il est temps de bien faire les choses et le travail de ce comité nous a lancé dans cette voie.»
Outre la conclusion d'une nouvelle entente avec le Québec, le comité recommande à Terre-Neuve-et-Labrador d'augmenter ses ventes d'électricité à l'intérieur et à l'extérieur de la province. Il recommande également que le gouvernement veille à ce que les communautés autochtones du Labrador soient correctement consultées sur l'avenir du fleuve Churchill.
«En tant que formidable source d'énergie renouvelable à faible émission de carbone, l'électricité de Churchill Falls offre un potentiel important pour la réalisation des objectifs nationaux, régionaux et provinciaux en matière de changement climatique et de carboneutralité», indique le groupe d'experts.
La centrale de Churchill Falls, sur le cours supérieur du fleuve Churchill, a une capacité de production de 5400 mégawatts; elle produit environ 34 milliards de kilowattheures par an.
La centrale hydroélectrique et l'équipement de transmission au Labrador sont détenus et exploités par la Churchill Falls (Labrador) Corp. La société d'État terre-neuvienne Newfoundland and Labrador Hydro détient 65,8 % des actions de l'entreprise Churchill Falls et Hydro-Québec possède le reste. Bien que le contrat actuel expirera en 2041, Hydro-Québec conservera sa part de 34,2 % dans Churchill Falls (Labrador) Corp.
«En tirant les leçons du passé, il est temps de se tourner vers l'avenir et de prendre des décisions qui garantissent que les résidants de (Terre-Neuve-et-Labrador) obtiennent la valeur maximale de cet atout unique et important, estime le comité d'experts. Il y a plus de planification, de consultations, de prise de décisions et de négociations à venir.»