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Justin Trudeau n'a pas manqué une occasion d'envoyer des flèches aux autres formations politiques.
Le premier ministre Justin Trudeau a semblé peu enclin, vendredi, à trouver un compromis avec le Nouveau Parti démocratique (NPD) ou le Bloc québécois pour rendre admissibles les aînés au chèque de 250 $ qu'il aimerait envoyer ce printemps aux travailleurs canadiens.
Questionné à ce sujet, M. Trudeau a plutôt lancé une charge contre les partis d'opposition, les accusant de «tourner le dos» à cette tranche de la population à qui il juge être temps de donner «un p'tit break».
«Que le NPD ait tourné le dos sur les travailleurs, c'est incompréhensible parce que c'était supposément, il y a un moment donné, le parti des travailleurs», a-t-il accusé, lors d'une conférence de presse à l'Île-du-Prince-Édouard.
M. Trudeau – qui a besoin d'un parti d'opposition pour faire adopter sa mesure – a poursuivi en reprochant au Bloc de tourner lui aussi le dos «aux travailleurs québécois» et aux conservateurs de Pierre Poilievre de faire «semblant d'être là pour les travailleurs».
Le premier ministre a expliqué que c'est une décision «délibérée» d'aider les travailleurs uniquement cette fois. Ces gens «font la force de notre pays et ils en arrachent», a-t-il dit.
M. Trudeau a affirmé avoir rencontré à travers le pays «des travailleurs de 26 ans qui travaillaient dans une épicerie, un professeur dans la trentaine qui n'a pas d'enfants, un plombier de 50 ans à qui ses enfants sont déjà grands et ne reçoit plus rien pour eux».
Le Bloc et le NPD ont annoncé qu'ils n'appuieront la mesure que si les retraités y deviennent admissibles. Tous deux ont évoqué que le seuil d'admissibilité – actuellement d'avoir eu des revenus de travail inférieurs à 150 000 $ en 2023 – devrait être abaissé pour permettre cet élargissement.
M. Trudeau leur a répondu vendredi que son gouvernement continue de «livrer énormément d'aide» aux aînés. Il a cité le programme de soins dentaires, l'augmentation de la pension de vieillesse et le supplément de revenu garanti.
Initialement, l'aide de 250 $ devait être incluse dans le projet de loi adopté jeudi par la Chambre des communes, qui comprenait la pause annoncée de la Taxe sur les produits et services (TPS) sur des articles tels que des couches, des repas préparés et des arbres de Noël. Le gouvernement l'a cependant retirée afin d'obtenir l'appui du NPD, qui réclame que le chèque soit «réparé» dans un second temps.
Alors que le gouvernement Trudeau a annoncé un allégement fiscal, les entreprises devront, dans deux semaines environ, supprimer une portion des taxes qu'elles facturent à leurs clients.
Pour beaucoup d'entre elles, la tâche s'avère un peu compliquée.
«Je ne peux pas le faire. Il faut que j'engage quelqu'un pour le faire», a lâché Claire Himo, propriétaire de Boutique Sparkles à Noovo Info. «La formation pour les employés, le temps, le stress...»
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Une majorité de commerçants considèrent que cela ne va même pas augmenter leurs ventes pendant la période des Fêtes. Selon Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, seulement 4% de leurs membres pensent que cela va augmenter leurs ventes.
«Selon notre sondage, le coût pour tout reprogrammer s'élève à 1000$», a-t-il souligné en entrevue.
De leur côté, les conservateurs demeurent muets quant à l'idée d'envoyer des chèques de 250 $.
«Je ne confirmerai rien. Je n'ai pas de projet de loi. (...) Je ne peux pas parler sur des hypothèses», a répondu le leader adjoint à la Chambre du Parti conservateur du Canada, Luc Berthold, lorsque questionné vendredi par la presse parlementaire.
Les troupes de Pierre Poilievre ont voté contre une autre mesure mise de l'avant par les libéraux, soit un congé de TPS de deux mois sur des dizaines d'articles surtout achetés durant la période des Fêtes, comme des jouets pour enfants et des friandises.
M. Poilievre a affirmé, jeudi, que ces rabais sont «de faux cadeaux de Noël irresponsables, inflationnistes et électoralistes» que Justin Trudeau, «désespéré», offre pour «sauver sa peau».
Au cours de la période des questions de vendredi, les libéraux ont sauté sur l'occasion pour accuser les conservateurs de refuser d'aider les Canadiens. Ils ont usé de la même ligne d'attaque contre les bloquistes, qui ont aussi voté contre le congé de TPS.
«Le Bloc québécois avait fait une promesse aux Québécois, c'était de représenter leurs intérêts à Ottawa. (…) Ce qu'on a vu hier, c'est le Bloc québécois qui (les) a trahi(s) au moment où les Québécois et Québécoises parlent d'abordabilité, au moment où les familles arrivent à Noël», a soutenu le ministre de l'Innovation, François-Philippe Champagne.
Le porte-parole bloquiste en matière de finances, Gabriel Ste-Marie, a réitéré que son parti estime que les personnes les plus fortunées sont celles qui profiteront davantage de l'exemption de TPS.
Il a pointé du doigt le fait que le vin figure sur la liste des produits exonérés, ce qui lui fait dire que la mesure est positive pour les «amateurs de vins fins» sans être bénéfique aux Canadiens les moins nantis.
«Aucune de leurs principales dépenses de base n'est touchée par cette mesure», a-t-il dit, citant en exemple les factures d'électricité et d'internet qui ne sont pas couvertes.
Le NPD a réfuté jeudi cet argument, son chef adjoint Alexandre Boulerice déclarant qu'au contraire, la TPS est une taxe «régressive» qui fait davantage mal aux plus démunis et à la classe moyenne.
Avec des informations d'Émilie Bergeron pour La Presse canadienne et d'Étienne Fortin-Gauthier pour Noovo Info