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Le palais de Buckingham a déclaré que le roi reconnaîtrait les «aspects douloureux» de l'histoire commune de la Grande-Bretagne et du Kenya.
Le roi Charles III est au Kenya cette semaine pour sa première visite d'État dans un pays du Commonwealth en tant que monarque.
Le palais de Buckingham a déclaré que le roi reconnaîtrait les «aspects douloureux» de l'histoire commune de la Grande-Bretagne et du Kenya.
La visite de quatre jours est remplie de symboles. La mère de Charles, la reine Elizabeth II, a appris qu'elle était devenue monarque du Royaume-Uni alors qu'elle visitait en 1952 une réserve faunique dans ce pays d'Afrique de l'Est — à l'époque une colonie britannique.
Le roi et la reine Camilla ont atterri lundi soir dans la capitale, Nairobi, et ont été accueillis mardi par le président William Ruto à la «State House». Charles a ensuite planté un semis de fougère africaine dans la pelouse de la résidence présidentielle.
Le couple royal a également visité la «tombe du guerrier inconnu» dans les jardins nommés «Uhuru», qui signifie liberté en swahili. Le roi et le président Ruto ont déposé des couronnes de fleurs, puis se sont rendus sur le site de la déclaration d'indépendance du Kenya en 1963.
Le Kenya célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. Le pays africain et la Grande-Bretagne entretiennent des relations étroites, mais parfois difficiles, après la longue lutte contre le régime colonial, parfois connue sous le nom de «révolte des Mau Mau», au cours de laquelle des milliers de Kényans sont morts.
Les autorités coloniales ont eu recours aux exécutions et aux détentions sans procès pour tenter de réprimer l'insurrection, et des milliers de Kényans ont déclaré avoir été battus et agressés sexuellement par des agents de l'administration.
Le Haut-Commissariat britannique a déclaré que le roi Charles «rencontrerait des anciens combattants et donnerait son appui aux efforts de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, pour garantir que les Kényans et les Africains qui ont soutenu les efforts britanniques dans les guerres mondiales soient correctement commémorés».
Salim David Nganga, âgé de 64 ans, a déclaré que le roi devrait d'abord s'excuser auprès des Kényans. «Il n'aurait jamais dû être autorisé à venir dans ce pays, compte tenu de la sombre histoire des colonialistes britanniques», a-t-il déclaré, s'exprimant dans les jardins Jevanjee de la capitale, où des statues coloniales ont été démolies en 2020.
La visite du roi a ravivé des tensions foncières dans certaines régions du Kenya. Joel Kimutai Kimetto, 74 ans, a déclaré que son grand-père et son père avaient été expulsés de leur maison ancestrale par les Britanniques.
«Ce qui est le plus douloureux, c'est que des années après les brutalités et le vol de nos terres, des entreprises britanniques sont toujours en possession de nos maisons ancestrales, gagnant des millions grâce à leurs confortables sièges sociaux au Royaume-Uni, tandis que notre peuple reste des squatteurs», a-t-il déclaré à l'AP lors d'un entretien téléphonique. «Nous demandons au président William Ruto et à nos dirigeants de profiter de cette occasion en or pour aborder notre sort avec le roi.»
Par ailleurs, une manifestation et une conférence de presse prévues pour les victimes d'un incendie dans une réserve naturelle du centre du Kenya, qui aurait été déclenché par des soldats britanniques en formation, ont été annulées par la police avant la visite du roi, selon leur avocat.
Un autre groupe de manifestants a brièvement scandé des chansons anti-britanniques et jeté des roses rouges au pied d'un monument dédié au vétéran mau-mau Dedan Kimathi, dans le quartier central des affaires de Nairobi, mardi après-midi. Un contingent de policiers en uniforme et en civil a dispersé le groupe.
«Juste parce que le roi est au Kenya, la police nous a refusé notre droit constitutionnel de manifester pacifiquement», a déclaré Juliet Wanjira, l'une des organisatrices.