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Fort d'un député supplémentaire au lendemain de l'élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon, le Parti québécois (PQ) n'entend pas changer son plan de match à court terme, mais affirme sans détour que le vote tenu lundi «est un avertissement très sérieux» à la Coalition avenir Québec (CAQ).
C’est du moins ce qu’a déclaré le chef péquiste Paul Saint-Pierre Plamondon mardi lors d’un point de presse avec les trois autres députés, dont le nouveau venu Pascal Paradis.
«Je ne veux pas parler au nom de tous les Québécois et Québécoises, mais force est de constater que c’est une élection qui a été suivie avec beaucoup d’intérêt partout au Québec», a lancé M. Saint-Pierre Plamondon.
«On a quatre joueurs, mais on a une symbolique qu’on n’aurait pas pu imaginer il y a quelques mois à peine», a-t-il ajouté.
Selon «PSPP», le PQ souhaite «garder le cap» sur ses politiques. «Lors du porte-à-porte, on nous a dit: "on aime que vous apportiez des nuances"s», a souligné M. St-Pierre Plamondon, qui assure que la formation politique ne changera pas de voix. «On va continuer exactement ce que l’on fait […] en contribuant positivement au débat public».
Par ailleurs, M. St-Pierre Plamondon souhaite avec l'arrivée de M. Paradis «obtenir plus de questions» au Salon bleu. «On pourrait maintenant obtenir une question par jour», a admis le chef du PQ.
Rappelons que le PQ a terminé la course avec 44 % des votes contre 21 % pour sa plus proche rivale, la caquiste Marie-Anik Shoiry.
Québec solidaire (QS) a perdu quelques plumes lundi soir. La formation politique est passée de 24 % en 2022 à 18 % en 2023, plaçant le candidat Olivier Bolduc en troisième position.
Le chef parlementaire solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, impute notamment la défaite au fait que peu de jeunes sont sortis voter.
«Selon nos premières estimations, les jeunes ont voté à peu près deux fois moins que les 65 ans et plus», a-t-il affirmé.
«On savait que le défi dans cette élection, ce serait de faire sortir le vote des jeunes. De toute évidence, ce n’est pas un défi qu'on a relevé», a ajouté M. Nadeau-Dubois.
Le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, dit assumer pleinement la défaite se son parti dans Jean-Talon: «Une défaite, c'est une défaite».
Du même souffle, il interprète le résultat de lundi comme un «vote fort contre la CAQ».
Crédit image | Jacques Boissinot, La Presse canadienne
«Les gens de Jean-Talon ont envoyé un message très clair au gouvernement caquiste. Et en ce sens-là, ça explique, pour beaucoup, la victoire du PQ», a affirmé M. Tanguay.
Jean-Talon était un château fort libéral jusqu'à l'arrivée de la caquiste Joëlle Boutin en 2019. En 2022, les libéraux ont fini en quatrième place avec 14 % des votes. Lundi, la candidate Élise Avard Bernier n'en a obtenu que 9 %.
Malgré cette cinglante défaite, le chef libéral assure que son caucus est motivé à continuer son travail d'opposition. «On se crache dans les mains et on recommence», a lancé le chef libéral en référence à Jacques Parizeau le soir du référendum de 1995.
Plus tôt mardi, le nouvel élu Pascal Paradis est allé remercier les électeurs de Jean-Talon en compagnie de son chef.
M. Paradis était au coin d'une intersection très achalandée de la circonscription de Jean-Talon avec des affiches sur lesquelles on pouvait lire «Merci!»
Crédit image | Jacques Boissinot, La Presse canadienne
Au moment du passage de La Presse canadienne, des automobilistes klaxonnaient pour montrer leur soutien au nouveau député.
Avec des informations de Thomas Laberge, La Presse canadienne