Un robot humanoïde qui promet d’aider dans les tâches ménagères du quotidien, est-ce un rêve du futur? Pas nécessairement.
L'entreprise américano-norvégienne 1X Technologies a récemment mis en marché son robot domestique: Néo.
Destiné au grand public, Néo promet de se charger des tâches de la maison comme faire le ménage, le lavage, l’épicerie, permettant à ses propriétaires de se concentrer sur d’autres priorités.
Il peut passer l’aspirateur, vider le lave-vaisselle, nettoyer la salle de bain, mais il peut aussi avoir des discussions grâce à son intelligence artificielle (IA). Il est possible de lui poser des questions, demander des conseils comme avec les robots conversationnels tels que Chat GPT. Il a été conçu pour personnaliser ses interactions jusqu’à faire des blagues «pour des conversations animées et naturelles», précise le site web de 1X Technologies.
Néo peut également aider en cuisine en proposant des recettes, mais l’entreprise californienne prévient qu’au départ, les fonctionnalités culinaires du robot seront «limitées».
Le robot humanoïde ne passera pas uniquement l’aspirateur dans votre maison, mais également dans votre compte bancaire puisqu’il est vendu à 20 000 $ US, équivalent à environ 28 228 $ CAD.
Il est également possible de payer un abonnement mensuel afin de louer le robot pour 499 $ US par mois, équivalent à environ 704$ CAD.
Comment ça fonctionne?
L'entreprise de Palo Alto précise que leur robot domestique n’est pas autonome par défaut. Il faut apprendre à Néo comment effectuer chaque tâche en le guidant et pour ce faire, un opérateur de la compagnie se connectera au robot avec un casque de réalité virtuelle et pourra guider le robot à accomplir ses tâches via la caméra intégrée.
L’entreprise californienne soutient que les opérateurs, nommés expert 1X, sont des employés physiquement présents aux États-Unis et qu’ils ne peuvent pas se connecter au robot «à tout moment». Les propriétaires doivent planifier un moment où un expert se connectera au robot pour l’aider dans ses tâches. 1X Technologies affirme que la lumière autour des oreilles du robot change de couleur lorsqu’un expert est connecté et que les propriétaires «ont le contrôle sur chaque session».
Est-ce qu'il y a des risques?
Joé T. Martineau, titulaire de la Chaire en éthique organisationnelle et gouvernance de l'intelligence artificielle, a indiqué à Noovo Info que Néo est un cas d'usage de l'IA qui présente des risques potentiellement imprévus.
Elle note entre autres des risques liés à la vie privée, un enjeu au niveau de la responsabilité morale ou légale liée aux activités du robot. Elle souligne également le risque de désalignement du robot, «s'il changeait ses objectifs, ou ne désirait plus être au service des humains dans la maison».
«Il faudrait faire une évaluation éthique de la technologie, mais a priori c’est une technologie nouvelle qui présente en effet des risques éthiques qui devraient être mitigés», indique-t-elle.
En entrevue avec le Wall Street Journal, Bernt Børnich, fondateur et PDG de 1X Technologies, a assuré que le robot ne comporte «aucun risque physique», en raison des limites imposées au robot. Il cite en exemple que Néo ne peut pas prendre quelque chose qui est brûlant ou très chaud ni quelque chose qui est très lourd ou qui est coupant.
Il assure également que les opérateurs qui prennent contrôle des robots sont surveillés par un gestionnaire afin d’assurer que ceux-ci ne dépassent pas la ligne de ce qui est autorisé par l’entreprise ni par le propriétaire.
Est-ce que Néo débarquera au Québec?
Les précommandes pour Néo sont déjà commencées et selon le site web de 1X Technologies, les livraisons débuteront en 2026 aux États-Unis et les commandes internationales commenceront à être livrées «plus tard».
On sait déjà que l’influenceuse Lysandre Nadeau et le musicien Claude Bégin ont précommandé un robot. Un achat qui a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux.
L’influenceuse a d’ailleurs adressé la saga pour expliquer sa démarche, en soulignant qu’il s’agit uniquement d’une précommande, qu’elle peut annuler son achat à tout moment.
«Je n’ai pas flambé 20 000 $ hier soir sur un coup de tête, c’est un dépôt de 200$ US pour le précommander et c’est complètement remboursable. […] On va avoir une réelle discussion si on veut faire ça pour vrai et si on est prêt à mettre chacun 10 000 $ là-dessus», a-t-elle expliqué dans une story Instagram.
Elle souligne notamment le robot ne sera pas «d’une vraie aide» au départ puisqu’il devra d’abord apprendre les tâches.
«Il faut quasiment que tu élèves un robot, que tu lui apprennes des choses», explique-t-elle, ajoutant que si Claude et elle voulaient réellement de l’aide à la maison, ils opteraient pour un être humain.
«Il faut vraiment que tu aies envie, pour avoir ça chez vous, de faire partie du trip, de faire partie des premiers humains qui ont un robot à la maison pis de le voir évoluer en temps réel. Il faut que ce soit ça le trip, faut pas que ce soit parce que t’as envie que ta vaisselle soit faite en un temps record», dit-elle.
Est-ce que Néo collecte vos données?
1X Technologies indique que les collectes de données sont pour améliorer les performances du robot afin d’affiner son intelligence et sa mémoire. L’entreprise souligne que les données collectées ne sont pas pour établir un profil sur le propriétaire du robot et que si ce dernier ne veut pas «participer à l’amélioration de Néro», il peut se désinscrire à tout moment.
Dans son entrevue avec le Wall Street Journal, le fondateur et PDG de 1X Technologies, assure que plus les utilisateurs du robot partagent des données, plus le robot pourra s’améliorer, mais que l’échelle du partage restera toujours la décision du propriétaire.
«Nous voulons nous assurer que nous respectons autant que possible votre vie privée et que cela se fasse toujours selon vos conditions. Vous gardez toujours le contrôle», a souligné Bernt Børnich à la journaliste Joanna Stern, qui a été invitée à tester le robot.
Mais la caméra du robot peut sembler dérangeante pour certains utilisateurs, tout comme le fait que Néo sera contrôler par un employé de 1X Technologies lors de sa période d’apprentissage.
M. Børnich se veut toutefois rassurant et soutient que la caméra du robot peut brouiller le visage des propriétaires et que ceux-ci peuvent délimiter des espaces interdit d’accès lorsque Néo est contrôlé par un employé de la compagnie.
Les dangers de la domotique comme le piratage et le vol de données n’ont toutefois pas été abordés par le PDG dans son entrevue avec le Wall Street Journal ni sur le site internet de l’entreprise.
De leur côté, Lysandre Nadeau et Claude Bégin ont fait un clin d’œil à ceux qui se questionnaient sur leurs craintes de type I Robot (le film dans lequel une armée de robots se braque contre les humains). L’influenceuse a indiqué avoir «un peu» peur, mais restait tout de même confiante.
Avec des informations de Noovo Moi

