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L’animatrice Véronique Cloutier est revenue jeudi sur l’enquête de La Presse, mettant en lumière les nombreuses consultations inutiles de son dossier médical à l’hôpital Pierre-Boucher de Longueuil au fil des années.
«C’est une invasion de vie privée. C'est du voyeurisme».
L’animatrice Véronique Cloutier est revenue jeudi sur l’enquête de La Presse, mettant en lumière les nombreuses consultations inutiles de son dossier médical à l’hôpital Pierre-Boucher de Longueuil au fil des années.
Lors l'émission Véronique et les Fantastiques diffusée sur les ondes de Rouge FM, Mme Cloutier dit avoir accepté de participer à l'enquête de Hugo Joncas afin de constater à quel point ce scénario n'était pas isolé.
«Il y a des gens que c'est pire que moi. Tu ne veux pas toujours qu’on sache que tu as été hospitalisé», a affirmé l'animatrice.
Bien qu'elle ait critiqué la situation, Véronique Cloutier n'a pas été surprise de savoir que des membres du centre hospitalier continuaient de consulter son dossier chaque année, et ce, même si elle n'y avait pas remis les pieds depuis 2012.
«Individuellement, je comprends cette fascination. On est voyeurs les humains, tu veux comprendre, tu veux en savoir plus. Mais c’est l’accumulation qui ne marche pas», a-t-elle déploré. «C'est énormément de curiosité très malsaine et déplacée dans certains cas», dit-elle.
Lors de l'émission, une employée d'un CLSC a répondu en direct à Mme Cloutier, affirmant que les logiciels responsables de conserver les dossiers médicaux «datent de 2003 et qu'il n’y a pas de mesures pour protéger les informations».
Selon La Presse, le cas de la vedette québécoise ne serait que «la pointe de l’iceberg», puisque des milliers de violations de confidentialité dans les dossiers médicaux seraient survenues dans la province. Et le gouvernement ne connaîtrait pas l’ampleur du problème.
Interrogé lors d’un point de presse, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a lancé d’emblée que cette situation était «totalement inacceptable». «Et que ce soit pour Mme Cloutier ou n’importe quel Québécois ou Québécoise, personne ne devrait avoir accès à leurs données.»
Les partis d’opposition réclament au ministère de la Santé de réaliser une enquête sur le sujet afin de voir l’étendue du problème à l’échelle provinciale et de sévir les employés qui n’ont pas respecté la vie privée des patients.
Le député péquiste Joël Arseneau a déploré que la confiance des Québécois envers le système de santé «est à risque».
«Il y a même des questions financières, d'emploi, d'assurance qui peuvent être mis en cause par de telles pratiques qui sont évidemment abusives. Alors, je demande au gouvernement d'agir», a déclaré le porte-parole en matière de Santé.
Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, abonde dans ce sens et demande au gouvernement de vérifier si ce scénario est le résultat d’un phénomène répandu.
«Les données médicales devraient être sacrées. Ce sont les données les plus confidentielles de toutes les données confidentielles ou à peu près. C'est très inquiétant de voir ça», a déclaré le député de Gouin.
Le ministre de la Santé a proposé de réaliser des échantillonnages au sein des différents centres hospitaliers afin de vérifier si d’autres dossiers de patients ont été consultés sans autorisation. M. Dubé a assuré que l’adoption du projet de loi 3, visant à protéger davantage les renseignements de santé des Québécois, ainsi que des ordinateurs plus modernes permettront de faire cette vérification plus organisée.
«S’il y a d’autres congédiements à faire, il va y en avoir», a assuré le ministre.
M. Dubé n’a pas exclu la possibilité de déposer un rapport en lien avec cette affaire si cette dernière s’envenime.
«Je veux qu’il y ait une journalisation plus fréquente en attendant notre nouvelle loi et nos nouveaux systèmes», a-t-il réitéré.