Une souche extrêmement contagieuse de grippe aviaire s’est répandue dans plusieurs fermes en Amérique du Nord, tuant des millions de volailles. Les experts ont toutefois affirmé que les risques de transmission du virus demeurent faibles chez humains.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
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Depuis la fin de la dernière année, l’Agence canadienne d'inspection des aliments (CFIA) a identifié plusieurs éclosions da la souche H5N1 de la grippe aviaire au sein d’au moins 20 élevages de volailles commerciales et de basse-cour en Ontario, en Alberta, en Nouvelle-Écosse ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador.
De nombreuses fermes ont d’ailleurs été placées en quarantaine. Au sud-ouest de l’Ontario, le CFIA a installé deux zones de contrôle afin de freiner la propagation de la grippe aviaire.
Du côté des États-Unis, les Centres de contrôle et de prévention des maladies ont affirmé que des éclosions ont été rapportées dans 24 états, tuant environ 23 millions de poulets et de dindes.
Les origines du virus
Cependant, les origines de cette hausse de contaminations demeurent incertaines.
«C’est la question à plusieurs millions de dollars», a lancé le Dr Shayan Sharif, professeur et doyen associé au Collège Vétérinaire de l’Ontario, dans un entretien téléphonique avec le CTVNews.ca, jeudi.
«Ce que nous savons, c’est que ça a commencé dans l’est du Canada.»
Les premiers cas de grippe aviaire sont souvent répertoriés chez les oiseaux sauvages, qui peuvent contaminer de nombreux élevages de volailles par le biais des excréments d’oiseaux et les écoulements nasaux. Certains experts expliquent que l'équipement, les vêtements, les bottes et les véhicules contaminés peuvent également propager la grippe dans les élevages.
Les premiers cas de cette souche de grippe aviaire ont été confirmés en décembre dernier dans une ferme de la péninsule d’Avalon, à Terre-Neuve, après que des morts soudaines d’oiseaux ont été remarquées lors de plusieurs jours consécutifs. Une deuxième éclosion a été rapportée dans la péninsule d’Avalon plus tard en janvier.
En février, la grippe se serait propagée jusqu’aux fermes de la Nouvelle-Écosse et des États-Unis. Et entre le 27 mars et le 6 avril, la grippe aviaire avait été signalée dans 10 élevages en Ontario.
Crédit photo: Jonathan Hayward | La Presse canadienne
Cette période de l’année est également l’une des saisons où les oiseaux migrateurs sont les plus actifs. C’est pourquoi Sharif croit que cette grippe a le potentiel de se propager dans d’autres provinces.
Bien qu'aucune éclosion n'ait été signalée dans des fermes du Québec, trois cas de grippe aviaire ont été détectés chez des bernaches du Canada dans la province.
«Les oiseaux migrateurs ont des itinéraires de vol très précis. Mais parfois, ils peuvent s'égarer et aller vers d’autres endroits. Donc, je ne serais pas surpris de voir d'autres provinces être également touchées, mais j'espère que ça ne sera pas le cas», a ajouté Sharif.
«Bien qu'il n'y ait pas encore eu d’éclosions dans les zoos, des organisations comme le zoo de Toronto ont fermé des volières au public.
Les risques de la grippe aviaire pour les humains
Les craintes suscitées par l'épidémie de grippe aviaire au Canada ont incité certains pays à adopter des restrictions la volaille canadienne.
La Corée du Sud et les Philippines sont parmi les pays qui ont imposé des restrictions sur ces produits canadiens, alors que les États-Unis et l’Europe ont imposé des contraintes en fonction des régions affectées par les éclosions.
Mais Sharif affirme qu'il est «hautement improbable» que des humains contractent le virus en mangeant de la volaille infectée.
«Même s'il se trouve votre plat, la réalité est que ce virus est assez sensible à la chaleur. Alors, cuire votre poulet ou cuire votre œuf effacera complètement le virus.»
Le ministère de l'Agriculture de l'Ontario a également déclaré que la grippe aviaire «ne constitue pas une menace pour la salubrité des aliments» et que la volaille et les œufs de la province «peuvent être consommés sans danger lorsqu'ils sont correctement manipulés et cuits».
Jusqu’à présent, aucun cas de grippe aviaire n’a été déclaré chez un humain au Canada et aux États-Unis. Dr Sharif Sharif se dit toujours préoccupé par le potentiel du virus de la grippe aviaire sur les humains, étant donné que ce virus peut muter.
«Je surveillerais cela très attentivement. Si ce virus mute et qu’il acquiert la capacité de transmission aux humains, alors vous pourriez avoir affaire à un autre virus pandémique», a-t-il prévenu.
