International

Candidate de gauche, Catherine Connolly remporte l'élection présidentielle irlandaise

Connolly succédera à Michael D. Higgins, président depuis 2011.

Publié

La candidate indépendante de gauche à la présidence, Catherine Connolly, arrive au château de Dublin pour le dépouillement des votes de l'élection présidentielle irlandaise visant à remplacer Michael D. Higgins, qui a accompli les deux mandats maximu... La candidate indépendante de gauche à la présidence, Catherine Connolly, arrive au château de Dublin pour le dépouillement des votes de l'élection présidentielle irlandaise visant à remplacer Michael D. Higgins, qui a accompli les deux mandats maximums de sept ans, le samedi 25 octobre 2025. (Niall Carson/PA via Associated Press)

La candidate indépendante de gauche Catherine Connolly, qui a obtenu le soutien des partis de gauche irlandais, dont le Sinn Féin, a remporté l'élection présidentielle avec une large majorité face à sa rivale de centre-droit.

Les résultats officiels ont montré un fort soutien des électeurs en faveur de Mme Connolly, qui occupera la fonction de présidente, un rôle essentiellement honorifique en Irlande. Elle a remporté 63 % des voix au premier tour, une fois les votes nuls exclus, contre 29 % pour sa rivale Heather Humphreys, du parti de centre-droit Fine Gael.

Samedi soir, au château de Dublin, Mme Connolly, 68 ans, a indiqué qu'elle défendrait la diversité et serait une voix pour la paix, «s'appuyant sur notre politique de neutralité».

«Je serai une présidente inclusive pour vous tous, et je considère cela comme un immense honneur», a-t-elle soutenu. 

Humphreys a reconnu sa défaite samedi, avant même la fin du dépouillement des votes.

«Catherine sera une présidente pour nous tous, elle sera ma présidente, et je lui souhaite vraiment tout le meilleur», a-t-elle dit aux journalistes.

Connolly, ancienne avocate qui siège au Parlement depuis 2016, a ouvertement critiqué Israël pour la guerre à Gaza. Elle a également mis en garde contre la «militarisation» croissante de l'Union européenne à la suite de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie.

L'Irlande a une tradition de neutralité militaire, mais ses détracteurs affirment qu'elle risque d'aliéner les alliés du pays.

Connolly succédera à Michael D. Higgins, président depuis 2011, qui a effectué les deux mandats maximums de sept ans. Elle sera la 10e présidente de l'Irlande et la troisième femme à occuper ce poste.

La politicienne a obtenu le soutien de plusieurs partis de gauche, notamment le Sinn Féin, le Parti travailliste et les sociaux-démocrates.

 

Samedi, le premier ministre Micheál Martin a félicité Mme Connolly pour sa «victoire électorale très large», ajoutant qu'« il est clair qu'elle sera la prochaine présidente de l'Irlande ».

M. Martin a déclaré qu'il se réjouissait de travailler avec la nouvelle présidente, car « l'Irlande continue de jouer un rôle important sur la scène internationale et nous nous réjouissons d'accueillir la présidence de l'UE au second semestre 2026 ».

Les résultats initiaux et incomplets montrent que Mme Connolly a obtenu plus de 60 % des voix.

Mme Connolly et Mme Humphreys étaient les seuls candidats en lice après que Jim Gavin, le candidat du parti Fianna Fail de M. Martin, se soit retiré de la course trois semaines avant l'élection en raison d'un différend financier remontant à plusieurs années.

Martin, qui dirige le gouvernement irlandais, avait personnellement soutenu Gavin comme candidat à la présidence. Bien que Gavin ait cessé de faire campagne, son nom est resté sur le bulletin de vote en raison de son retrait tardif de la course.

La commission électorale a indiqué samedi qu'il y avait un nombre «nettement plus élevé que la normale» de bulletins nuls et qu'il serait «clairement nécessaire de mener une réflexion plus approfondie» sur le mécontentement des électeurs.

Simon Harris, le vice-premier ministre, a expliqué que les bulletins nuls reflétaient «le nombre de personnes en Irlande qui se sentent clairement mécontentes ou déconnectées de la politique». Il a ajouté que les responsables examineraient la possibilité de modifier le seuil requis pour obtenir une nomination lors des futures élections présidentielles.

Si les présidents irlandais représentent le pays sur la scène internationale, accueillent les chefs d'État en visite et jouent un rôle constitutionnel important, ils n'ont pas le pouvoir d'élaborer des lois ou des politiques.

Néanmoins, les partis de gauche ont salué ces résultats comme un changement significatif dans la politique irlandaise.

«Nous avons constaté un réel engouement pour le changement que Catherine incarne», a affirmé Ivana Bacik, cheffe du Parti travailliste. «Nous pensons que cela signifie réellement qu'un nouveau type de politique est possible, que nous pouvons désormais réaliser l'ambition dont j'ai parlé il y a un an: la perspective réelle d'un gouvernement de centre-gauche après les prochaines élections générales.»

D'autres, dont le musicien Bob Geldof et l'ancien champion d'arts martiaux mixtes Conor McGregor, avaient indiqué leur souhait de se présenter à la présidence, mais n'ont pas réussi à obtenir suffisamment de soutien pour être nominés.