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La question de l'adaptation aux dimensions des patinoires nord-américaines demeure un sujet pertinent selon l'entraîneur au sein de l'équipe de développement des joueurs du Canadien de Montréal, Francis Bouillon.
La question de l'adaptation aux dimensions des patinoires nord-américaines demeure un sujet pertinent selon l'entraîneur au sein de l'équipe de développement des joueurs du Canadien de Montréal, Francis Bouillon.
L'ancien défenseur a d'ailleurs souligné qu'il avait vécu le défi inverse de devoir s'ajuster aux patinoires européennes plus larges quand il s'est rendu en Suède durant le lock-out de la saison 2004-05 et quand il a tenté de prolonger sa carrière en Suisse en 2014-15.
«J'avais de la misère. C'est énorme, a-t-il souligné mardi en marge du camp des recrues du Canadien. L'espace sur la glace est différent, vous devez ajuster votre temps de réaction.»
Bouillon croit donc que les espoirs du Canadien en défensive Adam Engström et David Reinbacher, qui arrivent d'Europe, auront besoin d'un peu de temps pour s'habituer aux patinoires nord-américaines.
Reinbacher a été plus discret que les autres joyaux du Tricolore durant les deux parties du Face-à-face des recrues contre les espoirs des Maple Leafs de Toronto ce week-end, a concédé Bouillon. Mais il ne faut pas tirer trop rapidement de conclusion, a-t-il ajouté.
«Il ne faut pas les juger trop rapidement. Ils arrivent aussi dans une nouvelle culture, dans un milieu francophone, a rappelé Bouillon. Ce n'est pas évident.
«On l'a vu avec (Juraj) Slafkovsky aussi. Au début, tout le monde avait hâte qu'il débloque et il y avait beaucoup de pression. Puis, on a vu le jeune devenir plus à l'aise. Il faut leur donner du temps.»
Le nombre de défenseurs européens repêchés par le Canadien depuis le début du nouveau millénaire qui ont réussi à s'établir dans la LNH se compte sur les doigts d'une main.
Seulement Mark Streit, Alexei Emelin, Yannick Weber, Mikhail Sergachev et Alexander Romanov ont véritablement percé dans la LNH durant cette période. Du lot, seulement Weber est passé par la Ligue américaine pour se développer, alors que les autres ont accédé directement à la LNH. Et Emelin et Streit sont venus en Amérique du Nord respectivement à l'âge de 25 et 28 ans.
Weber et Sergachev ont également évolué dans la Ligue de l'Ontario. L'adaptation aux patinoires nord-américaines était donc chose du passé quand ils ont fait le saut chez les professionnels.
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Dans les dernières années, le Tricolore n'a pas eu beaucoup de succès avec Mattias Norlinder ou encore Otto Leskinen, qui avait signé un contrat après avoir été ignoré au repêchage.
Le cas de Norlinder avait été compliqué, alors qu'il avait longuement préféré retourner jouer en Suède, à la place de venir poursuivre son développement dans la Ligue américaine avec le Rocket de Laval.
En parlant de joueurs européens, Bouillon a affirmé à quelques reprises qu'il était préférable pour un joueur de se retrouver le plus rapidement possible en Amérique du Nord.
«On regarde les matchs, mais on a hâte que les gars arrivent», a-t-il dit.
Le nouvel entraîneur-chef du Rocket, Pascal Vincent, n'a pas voulu dire que les équipes de la LNH avaient encore de la difficulté à vendre l'idée de jouer dans la Ligue américaine à un joueur européen.
«C'était une réalité dans le passé, mais est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui? Je ne le sais pas, a dit celui qui a dirigé le Moose du Manitoba de 2016 à 2021. La seule raison pour laquelle nous devons en discuter avec un joueur, c'est parce qu'il ne la connaît pas. Il ne sait pas à quel point c'est une bonne ligue, avec de bons joueurs. Il faut donc parfois éduquer le joueur, parce qu'il ne connaît pas la ligue.»
Vincent pourrait hériter du développement d'Engström et Reinbacher cet hiver, surtout si la direction du Canadien juge qu'ils obtiendront plus de temps de jeu avec le Rocket qu'en restant avec le grand club.
«Sur la glace olympique, le jeu est différent, a affirmé Vincent. C'est plus physique dans certains pays. Ailleurs, tout est basé sur le contrôle de la rondelle. Dans la KHL, le jeu est différent et les équipes vont souvent revenir se regrouper en zone neutre.
«Nous devons être prudents avec les jeunes. Ils doivent passer à travers une période d'adaptation.»
Malgré tout, Bouillon a noté que le séjour de Reinbacher avec le Rocket en fin de saison l'hiver dernier s'était bien déroulé. De son côté, Vincent a souligné à quel point Engström avait paru à l'aise face aux espoirs des Maple Leafs.
Si l'un d'eux parvient à s'établir avec le Canadien après quelques matchs dans la Ligue américaine, il deviendrait le premier défenseur à passer du hockey européen au Tricolore tout en ayant peaufiné un peu son jeu dans la Ligue américaine – et sans être passé par le hockey junior canadien – depuis Andrei Markov. Ce dernier avait disputé 14 matchs avec les Citadelles de Québec en 2000-01 et 12 matchs la saison suivante.