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Le chef caquiste François Legault demande à Québec solidaire (QS) et aux libéraux de ne plus acheter de publicités sur Facebook, même s'il n'écarte pas lui-même que son parti en achète.
Les partis avaient souscrit en juillet à un boycottage des plateformes de Meta, en soutien aux médias québécois, mais QS et le Parti libéral du Québec (PLQ) reviennent en effet sur leur décision, en prétextant l'élection complémentaire en cours dans Jean-Talon.
La Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ) poursuivent pour leur part ce boycottage et dénoncent ce qu'ils qualifient de manque de solidarité et d'équité.
Le PQ a même déposé une motion mardi après-midi pour appeler les partis à faire bloc et ne pas acheter de publicités sur Meta, mais QS et le PLQ n'ont pas donné leur consentement à en débattre.
QS et le PLQ ont payé des publicités sur les plateformes du groupe Meta pour faire élire leurs candidats et entendent continuer à le faire d'ici au scrutin du 2 octobre.
«Nos médias souffrent à cause de Facebook»
«Je pense que c'est important que tous les partis boycottent la publicité sur Facebook», a-t-il dit en appelant à l'équité dans la campagne électorale de Jean-Talon.
Car Meta est un «outil puissant» pour contacter des électeurs, a reconnu le chef caquiste.
Voyez le compte-rendu de Simon Bourassa sur la rentrée parlementaire dans la vidéo:
«Ça n'a pas de bon sens qu'il y ait deux partis, le Parti libéral et Québec solidaire, qui utilisent Meta, puis qu'il y en ait deux autres, le Parti québécois et la CAQ, qui ne l'utilisent pas, ce n'est vraiment pas équitable.'
Il a dit que son parti allait devoir «se poser la question» parce que c'était «vraiment inéquitable», selon ses mots.
Le boycottage avait été lancé à la suite de la décision de Meta de bloquer le partage d'articles des médias canadiens sur ses plateformes.
QS a dû ainsi se défendre mardi pour avoir dépensé pour de la publicité sur les plateformes de Meta, après avoir pourtant laissé entendre en juillet qu'il n'allait pas encourager Facebook jusqu'à nouvel ordre.
Au dire du chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois, dans le contexte de l'élection complémentaire dans Jean-Talon, ces plateformes sont essentielles pour contacter les électeurs et les gestes symboliques n'apportent pas de solution.
«On va continuer à placer de la publicité (dans Facebook), a-t-il dit en point de presse au jour de la rentrée parlementaire à Québec. Je pense que tout ça fait la démonstration que, les gestes symboliques, là, ils ne régleront pas notre problème.»
C'est ainsi qu'il a pu répondre «non» à la question à savoir si les boycottages sont inutiles, mais du même souffle affirmer qu'ils ont leurs «limites» et n'apportent pas de solution en l'occurrence.
Le porte-parole de QS refuse également de se faire donner des leçons par le ministre des Communications, Mathieu Lacombe, qui a condamné vertement lundi le retournement de QS, tout comme la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).
«Il y a des intérêts qui sont supérieurs à votre intérêt de parti», a lancé le président de la CCMM, Michel Leblanc, dans une entrevue avec Québecor.
«Je vous dis que le pointage de doigts et les manifestations de symbolique, ça a une grosse, grosse limite puis ça ne réglera pas notre problème», a insisté M. Nadeau-Dubois.
QS réclame plutôt des «solutions structurantes» du gouvernement du Québec, comme imposer les géants du web.
Le PQ, qui poursuit son boycottage de Meta, doute du sens de l'éthique de QS et dénonce son manque de solidarité.
«Nos médias se meurent faute de revenus, c'est le pilier de la démocratie, puis là tu as des partis politiques qui, pour faire un petit gain de 1% ou 2% dans une partielle, sont prêts à abandonner tous leurs principes puis à laisser tomber nos médias québécois au profit d'une multinationale», a condamné le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, en mêlée de presse.
«Je parle particulièrement de Québec solidaire, solidaire des multinationales GAFAM. C'est indéfendable à mes yeux. On doit demeurer unis et s'assurer que nos médias québécois soient viables vis-à-vis des géants qui sont sans scrupules.»
Le PQ a d'ailleurs déposé une motion à l'Assemblée nationale pour proposer aux élus d'être `solidaires de nos médias nationaux et régionaux qui ont vu leurs revenus publicitaires être détournés au profit des plateformes Meta'.
La motion demandait aux partis de ne pas acheter de publicités ou sponsoriser des publications sur Meta dès maintenant, et de ne pas utiliser ces plateformes ce vendredi - journée de boycottage organisée par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et la Société québécoise des professionnels en relations publiques.
QS et le PLQ ont refusé d'en débattre.
Le Parti libéral du Québec a lui aussi affirmé qu'il n'allait pas mettre fin à ses campagnes publicitaires sur Facebook jusqu'au scrutin de la complémentaire, le 2 octobre.
Le chef intérimaire Marc Tanguay a fait valoir que 88 % des Québécois sont sur Facebook et qu'il est important de pouvoir entrer en contact avec ces électeurs.