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Le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) se dit «amèrement déçu» que Bombardier rejette l’une de ses propositions sur le français, qui avait obtenu l’appui de plusieurs sociétés québécoises, notamment la Banque Nationale, Québecor et Power Corporation.
Le MÉDAC demandait à la société de divulguer les langues maîtrisées par ses administrateurs dans sa circulaire des actionnaires. Cette proposition a obtenu le soutien de plusieurs entreprises québécoises cotées en Bourse.
Or, le conseil d’administration de Bombardier juge que les compétences linguistiques des administrateurs ne font pas partie des critères qui répondent aux «besoins stratégiques» de l’entreprise. Le conseil a recommandé à ses actionnaires de voter contre la proposition du MÉDAC.
Une recommandation qui laisse «pantois» le directeur du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), Willie Gagnon, qui a présenté sa proposition lors de l’assemblée des actionnaires, jeudi. «Nous ne comprenons pas la raison pour laquelle Bombardier le refuse. Il s'agit d'un geste simple qui ne coûterait rien.»
Bombardier a «un très haut niveau de respect» pour la langue française, défend son président et chef de la direction, Éric Martel, en conférence de presse. Il a mentionné que l’entreprise respecte les lois linguistiques, a son siège social à Montréal et tient son assemblée des actionnaires en français. «Je pense que c’est plus par nos actions que par des gestes, que je qualifierais de symboliques, qu’on démontre l’importance qu’on accorde au français.»
M. Martel a aussi précisé que six des treize membres du conseil d’administration ont le français comme langue maternelle tandis qu’elle est une multinationale ayant aussi des activités à l’extérieur du Québec.
La proposition a été rejetée par une majorité des actionnaires au cours de l'assemblée. Les résultats en pourcentage n'étaient pas disponibles au moment de la publication.
La proposition a obtenu l'appui de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), confirme la porte-parole Kate Monfette. Deuxième actionnaire en importance, l'institution détient 2,2 % des actions en circulation, selon la firme de données financières Refinitiv. «La CDPQ est favorable à une divulgation sur les langues officielles maîtrisées par les administrateurs. À chaque société (de prendre) la décision entourant la manière d'effectuer cette divulgation.»