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Même si plus de jets d’affaires devraient sortir des usines de Bombardier d’ici la fin de l’année, son patron croit que l’entreprise recevra suffisamment de commandes pour maintenir son carnet stable.
L’avionneur montréalais a livré 29 avions au cours du deuxième trimestre clos le 30 juin, soit un de plus qu’au trimestre précédent. La société réitère son objectif de livrer 138 appareils en 2023, ce qui implique une accélération de la cadence au cours de la deuxième moitié de l’année.
Même si le nombre de livraisons augmente, la société vise toujours à recevoir des commandes équivalentes aux livraisons afin de maintenir la valeur du carnet de commandes stable, a dit le président et chef de la direction de Bombardier, Éric Martel, lors d’une conférence de presse, jeudi, en marge en marge du dévoilement des résultats du deuxième trimestre.
« On a mis beaucoup d’efforts sur le segment de la défense et on voit des commandes qui vont s’engranger dans les deux derniers trimestres, répond M. Martel. Ça ne sera pas juste les clients traditionnels (qui vont se manifester). Et aussi, il y a des opportunités du côté des opérateurs de flotte. »
L’objectif survient au moment où le carnet de commandes donne des signes de modération. Il a augmenté de 100 millions $US, ou 0,7%, en trois mois pour s’établir à 14,9 milliards $US. Le ratio de nouvelles commandes sur livraisons unitaires a été de 1,1.
Malgré cette modération, M. Martel assure que le marché des jets d’affaires demeure vigoureux. « Le marché est encore solide en Amérique du Nord et dans la région de l’Asie-Pacifique, la seule région où ça ralentit un peu, c’est l’Europe. »
L’industrie des jets d’affaires a connu un élan durant la pandémie tandis que les grandes sociétés et les clients fortunés ont délaissé l’aviation commerciale pour les jets privés. Cette tendance ne se semble pas s’essouffler, malgré la reprise de l’aviation commerciale.
« Les opérateurs de flottes de jets d’affaires sont sur une bonne lancée, souligne M. Martel. Si vous regardez leurs résultats, le nombre d’heures de vol pour les appareils de Bombardier est en hausse de 51% par rapport à 2019 (avant la pandémie) et 40% de plus que l’an dernier. » Résultats supérieurs aux attentes
Bombardier a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes des analystes au deuxième trimestre grâce à la résilience de l’industrie des jets privés, malgré une tension « persistante » sur la chaîne d’approvisionnement.
Le bénéfice net lié aux activités poursuivies s’établit à 10 millions $US, comparativement à une perte de 109 millions $US à la même période l’an dernier. Les revenus, pour leur part, sont en hausse de 8% à 1,7 milliard $.
En excluant certains éléments comptables, la société aurait réalisé un bénéfice ajusté de 80 millions $US, soit 72 cents dilués par action.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice ajusté dilué par action de 28 cents et des revenus de 1,7 milliard $, selon la firme de données Refinitiv.
L’analyste de Valeurs mobilières TD, Tim James, voit d’un bon ?il les résultats de la société. « Le fait que l’entreprise soit en mesure de maintenir ses prévisions annuelles de livraisons dans un contexte où les concurrents ont dû réviser à la baisse leurs livraisons en 2023 et 2024 est une bonne nouvelle. »
Bombardier, dont les liquidités sont surveillées de près par les investisseurs en raison de son endettement élevé, a utilisé 222 millions $US de ses flux de trésorerie. C’est une plus grande perte que le consensus de 138 millions $US, note l’analyste de Desjardins Marché des capitaux, Benoit Poirier.
La direction avait déjà souligné qu’elle prévoyait de plus grandes dépenses pour soutenir l’accélération de la production, l’achèvement de nouvelles installations à l’aéroport Pearson de Toronto et en raison d’éléments comptables non récurrents de 104 millions $US.
M. Poirier « n’est pas vraiment préoccupé » par cette perte en raison de la saisonnalité de l’industrie. Il souligne que le ratio de commandes est similaire aux concurrents, que l’entreprise continue de faire croître son carnet de commandes, bien que modestement, et que les ventes des services après-vente demeurent vigoureuses, en hausse de 19%.
Les investisseurs, pour leur part, restent prudents tandis que l’action perd 5,01$, ou 7,42% à 62,51 $ à la Bourse de Toronto en avant-midi.