Le nouveau ministre de l'Environnement, Bernard Drainville, est prêt à revoir les cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) du Québec. Sa nomination lors du récent remaniement ministériel de la Coalition avenir Québec (CAQ) suscite déjà des réactions, et de vieux propos du député de Lévis refont surface.
Conformément aux ententes internationales, le Québec s’est engagé à réduire d’ici à 2030 de 37,5 % ses émissions de GES, par rapport au niveau de 1990.
Mais en mêlée de presse peu après avoir prêté serment mercredi, M. Drainville a ouvert la porte à les réviser.
D'ailleurs, dans le discours de présentation de son cabinet, le premier ministre François Legault a fait savoir que son ministre allait revoir le plan du Québec pour tenir compte du nouveau contexte nord-américain et des priorités des Québécois.
«Lâchez-moi avec les GES»
Le 2 septembre 2022 lors d’une conférence de presse de la Coalition avenir Québec (CAQ), M. Drainville, qui était alors en campagne électorale, avait lancé aux journalistes de la lâcher avec les gaz à effet de serre lorsqu’il a été interrogé sur le dossier du 3e lien.
«Ça va être de plus en plus des véhicules électriques qui vont rouler dans le troisième lien quand il va être construit. Donc lâchez-moi avec les GES. Les arguments pour le troisième lien, ils sont très importants», avait jadis déclaré le futur ministre de l’Environnement.
L’ex-ministre de l’Enseignement avait martelé que le projet de 3e lien était nécessaire afin de relier le centre-ville de Lévis à celui de Québec.
«L’attente que l’on vit dans la grande région de Québec, elle n’est pas abstraite.» «Les gens la vivent (l’attente) au quotidien. Je suis d’accord, ça prend des études. Mais je vais vous dire une affaire, l’attente elle n’a pas besoin d’être étudiée. T’as juste besoin d’être dans ton char, dans le trafic pour la vivre la maudite attente», avait-il dit.
Pour Québec solidaire, de tels propos venant d’une personne qui devra se soucier à l’avenir des GES ne passent pas.
QS a qualifié la nomination de M. Drainville de «claque aux visages de tous ceux et celles qui se soucient de l'environnement.»
«Sous la CAQ, les scandales environnementaux se sont accumulés: passe-droits accordés à Northvolt et à Stablex, affaiblissement du rôle du BAPE, absence de plan crédible pour atteindre les cibles climatiques, etc. Nommer un ministre qui défend le 3e lien bec et ongles et qui souhaite "qu’on le lâche avec les GES" à ce poste ne fera pas disparaître ce triste bilan, bien au contraire», a dénoncé Alexandre Leduc, responsable solidaire en environnement.
- Avec de l'information de Julien Denis pour Noovo Info
