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«On peut dire qu'aujourd’hui, on est toujours en rattrapage par rapport à ces départs massifs qui ont été causés par l'austérité des libéraux.»
Questionné sur les conséquences de la pénurie de main-d’œuvre dans les écoles, Bernard Drainville renvoie la balle aux libéraux tandis que l’ex-ministre des Finances, Carlos Leitao, admet des regrets sur les compressions en éducation.
M. Leitao a dit que, si c'était à refaire, il aurait été «plus modéré» dans le contrôle des dépenses budgétaires en éducation entre 2014 et 2016, lors d'une entrevue au micro de Radio-Canada. Les restrictions ont entraîné un frein des embauches dans les écoles, a-t-il reconnu. «C'est ça, en éducation, je l'admets, qui a causé beaucoup de difficultés.»
Cette sortie publique coïncide avec une série de nouvelles sur les conséquences de la pénurie de main-d'œuvre en éducation. Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) s'est résigné à embaucher des enseignants non légalement qualifiés pour enseigner auprès des élèves les plus vulnérables, en adaptation scolaire, rapporte La Presse. Et les délais d'attente subis par les élèves allophones pour obtenir un enseignement en français ont aussi fait l'objet d'un texte du Journal de Montréal.
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Le ministre de l'Éducation a renvoyé la balle dans la cour des libéraux. «Évidemment, ces départs-là ont fait un énorme tort au système d'éducation et depuis ce temps-là on est rattrapage, a dénoncé M. Drainville en mêlée de presse. On peut dire qu'aujourd'hui, on est toujours en rattrapage par rapport à ces départs massifs qui ont été causés par l'austérité des libéraux.»
Le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, s'est dit en accord avec l'analyse de son ancien collègue, M. Leitao. «Si c'était à refaire, on aurait pu faire différemment», répond-il en conférence de presse.
M. Tanguay a toutefois souligné que le gouvernement Legault était arrivé à son deuxième mandat. Il a accusé le ministre Drainville de ne pas avoir de plan: «pas de chiffres, pas clair». «Maintenant, le gouvernement Legault est dans sa cinquième année.»
M. Drainville a défendu le bilan de la Coalition avenir Québec (CAQ). «Depuis qu'on est là, les dépenses en éducation, en moyenne, ont augmenté de 1 milliard $ par année.»
Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, estime que le ministre ne cible pas le bon problème. «Moi, je n'ai rien lu, ou à peu près, dans la liste des sept priorités de Bernard Drainville, là, pour s'attaquer directement au cœur de la question: les conditions de travail des enseignantes dans nos écoles publiques, déplore-t-il en conférence de presse. C'est comme ça qu'on va freiner leur exode, parce que le premier pas pour régler la pénurie, c'est d'arrêter qu'elles quittent, puis pour arrêter qu'elles quittent, il faut leur donner de bonnes conditions de travail.»
Un constat partagé par le porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière d'éducation, Pascal Bérubé. Il faut rendre la profession d'enseignant plus attrayante, plaide-t-il. «Au lieu de proposer potentiellement d'augmenter le nombre d'élèves par classe, tenter de le diminuer. Des aides à l'enseignement, ça, c'est bon. Puis les enseignants puis les enseignantes, j'espère qu'ils seront d'accord avec moi, mais ils le sont assez, je pense, il n'y a pas que le salaire, hein, il y a les conditions, il y a la reconnaissance. Ils sont fatigués. Il y a de plus en plus de plans d'intervention par classe, donc ils ont besoin de soutien.»
Voyez le retour sur les activités de l'Assemblée nationale de la journée de Simon Bourassa.