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Des Québécois pourraient voir leur salaire bondir de manière importante.
Malgré les nombreuses mises à pied en 2024, des postes sont activement recherchés sur le marché du travail. Si bien que des Québécois pourraient voir leur salaire bondir de manière importante dès 2025.
Selon Randstad Canada, des professions auront droit à des augmentations salariales de 7%, voire jusqu’à 12% cette année. La firme en ressources humaines a dévoilé lesquelles dans son Guide salarial 2025.
Les données rapportées par Randstad semblent démontrer, à l’instar de son guide de l’année précédente, que le marché du travail tend à davantage se séparer en deux sphères complètement différentes, notamment avec la croissance incessante de l’intelligence artificielle (IA).
Marie-Pier Bédard, vice-présidente exécutive chez Randstad Canada, avance que le volet digital est maintenant le nerf de la guerre des entreprises, qui sortiront le chéquier dans ce département.
«Des postes en marketing et communications vont voir des augmentations pas loin du 10% en raison du volet digital, qui est extrêmement important. Il y a une grande demande dans ces rôles», a-t-elle lancé lors d’un entretien avec Noovo Info.
Randstad énumère les emplois de ce secteur qui connaîtront des hausses salariales à Montréal via son guide salarial.
En voici quelques exemples:
Note: il s’agit de salaires pour des employés avec peu d’ancienneté. Le salaire peut grandement augmenter en fonction de l’expérience, comme l’indique le guide.
On sent plus que jamais «le concept de diversité et d’inclusion» au sein des entreprises, ajoute Mme Bédard. «C’est au cœur des préoccupations des entreprises», a-t-elle lancé.
«Plus un emploi est en demande, plus on voit les salaires augmenter dans ces secteurs-là.»
Quelques postes affichés dans le guide salarial de Randstad montrent une augmentation salariale de plus de 5% par rapport à 2024.
Par exemple, un administrateur des avantages sociaux peut toucher entre 60 600$ et 77 500$ dès son arrivée sur le marché du travail. Il s’agit d’une hausse de près de 5,5% par rapport à l’an dernier.
Cependant, plusieurs postes chez les RH n’auraient droit qu’à une augmentation avoisinant les 2%, selon Randstad:
Les entreprises «veulent savoir si elles rémunèrent leurs employés de la bonne manière et comment elles se situent dans le marché», souligne Mme Bédard.
C’est pourquoi des postes dans le domaine de la comptabilité sont activement recherchés à travers la province.
Les analystes en rémunération seraient parmi les postes les plus prisés au Québec.
«En moyenne, les salaires vont de 50 000 à 95 000 dollars par an», rapporte Randstad sur son site web.
L’agence de recrutement Robert Half dresse un autre portrait, indiquant qu’un analyste de la rémunération peut toucher entre 86 000$ et 104 500$, tandis qu’un spécialiste des avantages sociaux aurait droit à un salaire annuel de 72 500$ à 89 250$ en fonction de l’expérience.
Un comptable avec plusieurs années d’expérience peut atteindre un salaire allant jusqu’à 117 500$, mentionne Randstad.
Selon les données du guide, un contrôleur financier peut s’attendre à une augmentation de salaire de 3% dès sa première année d’embauche, alors que son salaire peut passer de 120 600$ à 124 200$.
Un article de Noovo Info sur les emplois les plus payants en 2024 révélait que des métiers techniques, qui étaient autrefois «dans les 20$ à 25$ l’heure», auraient pratiquement doublé en quelques années.
Cette tendance a une fois de plus été remarquée en 2025 en raison de la «grande demande dans les compétences spécialisées» qui requièrent des «compétences précises sur le terrain», rapporte Mme Bédard.
Par exemple, le site du gouvernement du Québec indique que le salaire d’un électricien sénior peut largement franchir le cap des 80 000$.
En 2024, un soudeur d’expérience pouvait avoir droit à un salaire d’environ 70 000$.
«Simplement un diplôme d’études professionnelles (DEP) peut nous permettre d’atteindre des alaires intéressants», déclarait Mme Bédard lors d’une entrevue avec Noovo Info en 2024.
Ne vous réjouissez pas trop vite: ces augmentations fructueuses ne seront «pas la norme dans le marché du travail», nuance Mme Bédard.
Bien que vous ne risquiez pas de voir votre salaire annuel croître de 12% au cours des prochains mois, l’augmentation salariale pourrait réduire l’écart avec la hausse du coût de la vie.
«On s’attend davantage à du 3% ou 3,5% de moyenne d’augmentation», a expliqué Mme Bédard lors d’un entretien avec le Noovo.Info. «On s’attend donc à être un peu plus en mode rattrapage en 2025 après des années où les gens ont eu des augmentations qui ne suivaient pas exactement l’augmentation du coût de la vie.»
Le rapport sur les prévisions salariales 2025 de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés indiquait en effet une moyenne d’augmentation salariale de 3,3%. Et la Banque du Canada souligne que le taux d’inflation est autour de 2% depuis août 2024 et «l’inflation devrait rester proche de la cible de 2%» jusqu’à mars en raison du congé de TPS/TVH.
Les secteurs évoqués dans ce texte (Ressources humaines, technologies, marketing) «se transforment à une vitesse fulgurante dans le Grand Montréal», conclut Randstad.
À l’instar des années précédentes, il est toutefois impossible d’avoir une boule de cristal sur les mois à venir, alors que tout peut rapidement basculer, admet Mme Bédard.
En effet, qui aurait pu prévoir il y a quelques mois que l’arrivée de Donald Trump et l’annonce des tarifs douaniers sur les produits canadiens ébranleraient le marché du travail, causant de sempiternelles mises à pied dans plusieurs départements au Québec?
Et «quel sera l’impact de l’IA sur nos emplois dans cinq ans», se questionne la vice-présidente exécutive chez Randstad. «Quelle nouvelle technologie viendra influencer l’économie et le marché du travail?»
Alors qu’ils arrivent rapidement, «il faut savoir s’adapter aux changements». «Le monde va continuer d’évoluer», affirme Mme Bédard.