«Il n’y a aucun espoir de réhabilitation» pour un homme reconnu coupable du meurtre au deuxième degré d’une fillette de 10 ans à Rosemère en 1994, a déclaré une juge lundi en le condamnant à la peine maximale prévue par la loi.
La juge Hélène Di Salvo, de la Cour supérieure, a déclaré lundi à la cour de Saint-Jérôme, dans les Laurentides, que Réal Courtemanche n'a manifesté aucun remords et qu'il n'y a aucun «espoir de réhabilitation» pour lui.
En ordonnant la peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans, la juge a souligné que l’accusé entretient un mode de vie criminel depuis des décennies. La juge a estimé que la détention de Courtemanche était la seule solution pour assurer la protection de la société.
Réal Courtemanche, qui est dans la soixantaine, était déjà incarcéré pour d’autres crimes lorsqu’il a admis le mois dernier que la preuve dans cette affaire démontre hors de tout doute raisonnable qu’il a tué Marie-Chantale Desjardins.
Lundi, l'homme aux cheveux gris, vêtu d'une veste verte et les mains menottées devant lui, est resté impassible dans le box des accusés. Il n'a manifesté aucune émotion et a refusé de prendre la parole lorsqu'on le lui a proposé.
La fillette de 10 ans a disparu le 16 juillet 1994 après avoir quitté la maison d'une amie pour rentrer chez elle à Sainte-Thérèse, également dans les Laurentides.
Son corps a été retrouvé quatre jours plus tard dans un secteur boisé, portant des blessures laissant supposer une violente agression par derrière. Son vélo et ses chaussures ont été retrouvés à proximité.
L'affaire est restée non résolue pendant près de 30 ans, jusqu'à ce que les progrès technologiques permettent aux experts d'identifier l'ADN de Courtemanche sur un échantillon prélevé au moment du crime. L'enquête policière a révélé qu'il séjournait chez son frère, dans le secteur, au moment des faits.
Selon la juge Di Salvo, l'inadmissibilité à la libération conditionnelle de 25 ans est justifiée par le jeune âge et la vulnérabilité de la victime, la sauvagerie de l'agression et les nombreux antécédents criminels de Courtemanche.
Elle a ajouté que le tribunal ne relevait aucun élément positif dans le caractère de l'accusé et qu'il était évident que les nombreuses peines d’emprisonnement qui lui ont été infligées n’ont eu aucun effet dissuasif.
La Sûreté du Québec a arrêté Courtemanche pour le meurtre commis en 1994 à l’établissement de La Macaza, dans les Laurentides, en décembre 2023.
La juge a noté que l'homme avait commis au moins 86 infractions criminelles et avait été déclaré délinquant dangereux en 2015, condamné à une peine indéterminée – sans date de fin fixée – après avoir enlevé une femme et l’avoir agressée à l’arme blanche.
Mme Di Salvo a salué le courage et la dignité de la mère de la victime, Sylvie Desjardins, qui avait lu un poignant hommage à sa fille assassinée lors de l’audience d’octobre. Elle a dit espérer que le caractère définitif de la décision apporterait un peu de paix à la famille de la victime.
Le meurtre au deuxième degré est passible d’une peine d’emprisonnement à perpétuité, assortie d’une période d’inadmissibilité à la libération conditionnelle variant de 10 à 25 ans. La Couronne et la défense avaient toutes deux requis la peine maximale dans le cas de Réal Courtemanche.
