Au moins 40 Palestiniens ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes dans la bande de Gaza, ont annoncé mercredi des responsables hospitaliers, alors que les médiateurs internationaux s'efforçaient de conclure un accord de cessez-le-feu.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a rencontré mardi soir le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche pour la deuxième fois en deux jours. M. Trump a plaidé pour un cessez-le-feu qui pourrait mettre fin à la guerre qui dure depuis 21 mois à Gaza.
Israël et le Hamas envisagent une nouvelle proposition de cessez-le-feu soutenue par les États-Unis, qui permettrait de suspendre la guerre, de libérer les otages israéliens et d'envoyer une aide indispensable à Gaza.
L'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud du pays, a indiqué que 17 femmes et 10 enfants étaient parmi les victimes. Il a précisé qu'une frappe avait tué 10 membres d'une même famille, dont trois enfants.
L'armée israélienne n'a pas commenté les frappes en particulier, mais a déclaré avoir frappé plus de 100 cibles à Gaza au cours de la dernière journée, notamment des militants, des structures piégées, des installations de stockage d'armes, des lanceurs de missiles et des tunnels.
Israël accuse le Hamas de cacher des armes et des combattants parmi les civils.
Une famille de dix enterrée
Mercredi, une foule a fait ses adieux aux dix membres de la famille Shaaban, tués lors d'une frappe israélienne alors qu'ils se trouvaient dans leur tente à Khan Younès.
«J'ai trouvé tous mes enfants morts, et les trois enfants de mes filles aussi», a affirmé Oum Mohammad Shaaban, surnom qui signifie «la mère de Mohammad Shaaban».
«C'était censé être une zone sûre là où nous étions.»
Malgré les discussions sur un cessez-le-feu, elle a indiqué que les frappes se sont intensifiées et qu'elle craint pour sa vie. «L'hôpital était bondé hier soir», a-t-elle relaté.
Alors qu'elle pleurait sur les corps de ses trois petits-enfants, d'autres personnes tenant les corps peinaient à les lâcher avant qu'ils ne soient enterrés.
Difficultés à trouver de la nourriture et de l'eau
De nombreux Palestiniens suivent les négociations de cessez-le-feu avec appréhension, attendant désespérément la fin de la guerre.
Dans la vaste région côtière de Muwasi, où beaucoup vivent dans des tentes improvisées après avoir été déplacées de chez elles, Abeer al-Najjar raconte avoir eu de la difficulté pendant les bombardements incessants à assurer suffisamment de nourriture et d'eau à sa famille.
«Je prie Dieu pour qu'il y ait une pause, et pas seulement une pause où ils nous mentiraient pendant un mois ou deux, avant de recommencer à nous faire ce qu'ils nous font. Nous voulons un cessez-le-feu total», a-t-elle soutenu.
Son mari, Ali al-Najjar, raconte que la vie a été particulièrement difficile en été, sans accès à l'eau potable dans une tente bondée sous la chaleur du Moyen-Orient. «Nous espérons que ce sera la fin de nos souffrances et que nous pourrons reconstruire notre pays», a-t-il confié, avant de traverser la foule avec deux seaux pour les remplir à partir d'un camion-citerne.
Des gens ont poursuivi le véhicule alors qu'il s'éloignait vers un autre endroit.
Amani Abu-Omar a déclaré que le camion-citerne passait tous les quatre jours, ce qui est insuffisant pour ses enfants déshydratés. Elle se plaignait d'éruptions cutanées dues à la chaleur estivale. Elle a déclaré qu'elle attendait désespérément un cessez-le-feu, mais qu'elle craignait d'être à nouveau déçue. «Nous avions espéré des cessez-le-feu à maintes reprises, mais c'était en vain», s'est-elle désolée.
La guerre a commencé après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, lors de laquelle le groupe a tué environ 1200 personnes et pris en otage 251 autres. La plupart des otages ont été libérés lors de précédents cessez-le-feu.
L'offensive israélienne à Gaza a tué plus de 57 000 Palestiniens, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, qui dépend du gouvernement du Hamas à Gaza, ne fait aucune distinction entre civils et combattants. L'ONU et d'autres organisations internationales considèrent ces chiffres comme les plus fiables concernant les victimes de guerre.
MM. Nétanyahou et Trump se rencontrent à nouveau
Le premier ministre Nétanyahou a déclaré mardi aux journalistes au Capitole que lui et M. Trump étaient d'accord sur la nécessité de détruire le Hamas. Il a ajouté que la coopération et la coordination entre Israël et les États-Unis étaient actuellement les meilleures qu'elles aient jamais été en 77 ans d'histoire d'Israël.
Plus tard cette semaine, l'émissaire de M. Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, devrait se rendre à Doha, la capitale qatarie, pour poursuivre les négociations indirectes avec le Hamas sur la proposition de cessez-le-feu.
M. Witkoff a déclaré mardi soir que trois points de désaccord majeurs avaient été résolus, mais qu'un point essentiel subsistait. Il n'a pas donné plus de détails.
Après la deuxième rencontre, M. Nétanyahou a déclaré que lui et M. Trump avaient également discuté de la «grande victoire» sur l'Iran, obtenue grâce aux frappes israéliennes et américaines pendant la guerre de 12 jours qui a pris fin il y a deux semaines.
«Des occasions se sont ouvertes ici pour élargir le cercle de la paix et pour étendre les accords d'Abraham», a déclaré M. Nétanyahou, faisant référence aux accords de normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes, négociés par le président Trump lors de son premier mandat. Washington a fait pression pour une normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël.
