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Attentat au Métropolis: des techniciens intentent une poursuite

Ces survivants, qui affirment vivre notamment beaucoup d'anxiété depuis les événements, reprochent à la SQ et au SPVM une sécurité défaillante lors de la soirée électorale.

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Le 2 août dernier, la Cour supérieure du Québec avait invalidé une partie de la réforme de la gouvernance scolaire, prévue dans la loi 40 adoptée en 2020 sous le bâillon par le gouvernement Legault. (CTV News)

Quatre techniciens de scène présents lors de l'attentat meurtrier au Métropolis, il y a 10 ans, ont commencé à témoigner aujourd'hui à l'ouverture du procès civil contre la police, au Palais de justice de Montréal.

Ces survivants, qui affirment vivre notamment beaucoup d'anxiété depuis les événements, reprochent à la SQ et au SPVM une sécurité défaillante lors de la soirée électorale, c'est-à-dire l'absence de policiers à l'extérieur à l'arrière du Métropolis, et d'avoir mal évalué les risques reliés à l'élection de Pauline Marois.

Les deux services de police «savaient ou auraient dû savoir qu’il n’y avait aucune sécurité à l’arrière du Métropolis ni dans la rue Boisbriand ni à l’extérieur de la porte arrière du Métropolis.», peut-on lire dans la poursuite.

Un peu avant minuit, Richard Henry Bain, vêtu d’une robe de chambre, cagoulé et armé, s’est approché de la porte arrière et a ouvert le feu. Selon la poursuite, la mort du technicien Denis Blanchette aurait pu être évitée, si les policiers avaient mieux faire leur travail. Leur collègue Dave Courage avait également été blessé gravement.

La technicienne Audrey Dulong Bérubé qui avait été embauchée pour le démontage après la soirée a été la première à témoigner aujourd'hui. Elle a raconté en détail devant la Cour ce qu'elle a vécu le 4 septembre 2012. Elle a notamment tiré Dave Courage à l'intérieur du Métropolis, après qu'il soit tombé par terre après avoir été touché par un projectile d'arme à feu.

Elle a ensuite raconté avoir sombré dans la consommation d’alcool excessive, elle s'est mise à faire des crises de panique et vivre avec une grande détresse psychologique.

«Les quatre (techniciens) ont été diagnostiqués avec un choc post-traumatique, on parle d'anxiété, tremblements, cauchemars, il peut y avoir de la consommation d'alcool, drogue, tentatives de suicide, etc. donc les conséquences sont assez nombreuses», a expliqué  Me Virginie Dufresne-Lemire, qui représente les demandeurs.

Les quatre techniciens réclament 125 000 $ chacun, plus 100 000 $ en dommages punitifs et un certain montant pour des thérapies futures au gouvernement du Québec et à la Ville de Montréal.

Le procès doit durer trois semaines. Des policiers, témoins et un expert seront notamment entendus.