Difficile de ne pas avoir entendu parler des orques dans les dernières semaines en raison de leurs attaques sur les bateaux au large des côtes espagnoles et portugaises. Ces derniers s’unissent pour frapper sur la coque, parvenant parfois à faire couler certaines embarcations.
Les recherches associées à ces mammifères marins sur les moteurs de recherche ont augmenté de 300%. Qu’est-ce qui explique ces récents événements?
«Ça dure depuis 2020. Donc ça fait déjà trois ans et c'est dans un endroit bien localisé. C'est au large du Portugal et proche du détroit de Gibraltar», précise d’emblée Émilien Pelletier, professeur émérite en écotoxicologie moléculaire en milieux côtiers à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski.
Il s’agit d’une sous-population de seulement 39 orques bien connus des biologistes. «Il y a un petit groupe de jeunes mâles. Ils sont apparemment trois à quatre qui sont parmi le petit groupe qui aurait attaqué les bateaux. Et il y a un autre groupe, qui est plutôt un groupe matriarcal», explique-t-il.
Ces deux groupes seraient parvenus à faire couler trois petits voiliers, ajoute-t-il. Différentes hypothèses sont avancées pour expliquer ce comportement. Du côté du groupe de mâles, il s’agirait davantage d’un jeu.
Pour le groupe de femelles, composé probablement d’une grand-mère et de sa marmaille, il pourrait s’agir d’un comportement visant à se protéger à la suite d’une mauvaise expérience avec un bateau. « Il n’est pas impossible que [la grand-mère] considère maintenant les petits bateaux comme un danger. Et peut-être ça peut pousser jusqu'à attaquer», soutient M. Pelletier.
«Il faut dire que c'est vraiment unique à cet endroit. Les orques n'ont pas l'habitude d'attaquer les bateaux. C’est des mangeurs de poissons et de phoques», ajoute ce dernier.

