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M. Gutteres a indiqué que «l’ONU sera disponible pour soutenir tout cessez-le-feu».
Antonio Guterres a déclaré lundi que l’ONU avait proposé de surveiller tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza et a exigé la fin des pires bilans des morts et de la destruction qu’il ait vus en plus de sept ans de mandat.
Le secrétaire général a déclaré dans une entrevue à l’Associated Press qu’il était irréaliste de penser que l’ONU pourrait jouer un rôle dans l’avenir de la bande de Gaza, que ce soit en administrant le territoire ou en fournissant une force de maintien de la paix, car il est peu probable qu’Israël accepte un rôle des Nations unies.
M. Gutteres a toutefois indiqué que «l’ONU sera disponible pour soutenir tout cessez-le-feu». Depuis 1948, l’ONU a une mission de surveillance militaire au Moyen-Orient, connue sous le nom d’ONUST.
«De notre côté, c’était l’une des hypothèses que nous avons mises sur la table», a noté Antonio Guterres.
«Bien sûr, nous serons prêts à faire tout ce que la communauté internationale nous demandera, a-t-il déclaré. La question est de savoir si les parties l’accepteraient, et en particulier si Israël l’accepterait.»
L’assaut militaire d’Israël dans la bande de Gaza, déclenché par les attaques du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, dure depuis 11 mois, alors que les récents pourparlers de cessez-le-feu n’ont pas été concluants et que la violence en Cisjordanie atteint de nouveaux sommets.
Soulignant l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat, M. Guterres a déclaré: «Le niveau de souffrance auquel nous assistons à Gaza est sans précédent dans mon mandat de secrétaire général des Nations unies. Je n’ai jamais vu un tel niveau de mort et de destruction que celui que nous voyons à Gaza ces derniers mois.»
Selon le ministère de la Santé de Gaza, la guerre a tué plus de 40 900 Palestiniens. Ce bilan ne fait pas de distinction entre les combattants et les civils dans son décompte. La guerre a causé de vastes destructions et déplacé, souvent à plusieurs reprises, environ 90 % de la population de Gaza, qui compte 2,3 millions d’habitants.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou et son gouvernement ont accusé l’ONU d’être anti-israélienne et ont vivement critiqué les opérations humanitaires de l’ONU dans la bande de Gaza. Face aux protestations dans son pays et à l’urgence croissante des alliés, M. Nétanyahou a repoussé les pressions en faveur d’un accord de cessez-le-feu et a déclaré que «personne ne me fera de leçons».
Au-delà d’un cessez-le-feu, M. Guterres a souligné qu’une solution à deux États au conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies n’est pas seulement viable, mais que «c’est la seule solution».
Les États-Unis et d’autres pays soutiennent la création d’un État palestinien, mais M. Nétanyahou, qui dirige le gouvernement le plus conservateur de l’histoire d’Israël, s’est opposé aux appels à une solution à deux États.
M. Guterres a demandé de manière rhétorique si l’alternative était viable.
«Cela signifie que vous avez 5 millions de Palestiniens qui vivent là-bas sans aucun droit à un État, a-t-il déclaré. Est-ce possible ? Pouvons-nous accepter une idée similaire à celle que nous avons eue en Afrique du Sud dans le passé ?»
Il faisait référence au système d’apartheid de l’Afrique du Sud de 1948 jusqu’au début des années 1990, lorsque sa population blanche minoritaire marginalisait et ségréguait les personnes de couleur, en particulier les Noirs.
«Je ne pense pas que deux peuples puissent vivre ensemble s’ils ne sont pas sur la base de l’égalité et s’ils ne sont pas sur la base du respect mutuel de leurs droits, a déclaré M. Guterres. La solution à deux États est donc, à mon avis, une nécessité si nous voulons instaurer la paix au Moyen-Orient.»