Début du contenu principal.
Il y a de l'espoir en recherche pour prévenir le déclin des personnes aux prises avec un trouble cognitif léger.
Il y a de l'espoir en recherche pour prévenir le déclin des personnes aux prises avec un trouble cognitif léger, qui est souvent associé aux premiers stades de la maladie d'Alzheimer. Un court entraînement cognitif peut les aider à repousser dans le temps les impacts sur leur mémoire.
Une étude de l'Université de Montréal publiée vendredi dans la revue A&D:DADM de l'Alzheimer's Association a réussi à démontrer que des séances d'entraînement cognitif, notamment des exercices de mémorisation, avaient des bienfaits visibles sur la cognition après six mois de séances et que cela perdurait cinq ans plus tard.
Dans l'étude, un groupe de 145 personnes diagnostiquées avec un trouble cognitif léger a été randomisé pour que certains reçoivent l'entraînement cognitif (appelé MEMO+) et d'autres non. Ceux qui avaient l'intervention ont fait deux heures de séances par semaine en petits groupes, pendant huit semaines, en plus d'exercices à la maison.
Les résultats ont montré que la mémoire déclinait un petit peu chez ceux ayant appris les stratégies de mémorisation, mais beaucoup moins que pour les groupes n'ayant pas eu l’intervention, a résumé l’auteure principale de l’étude, Sylvie Belleville, qui est aussi professeure titulaire de neuropsychologie à l’Université de Montréal.
«Les gens, en vieillissant, n’utilisent pas nécessairement les bonnes façons de bien mémoriser. Donc, on pratique les gens et on leur apprend des stratégies pour mémoriser [...] et pour mieux encoder. On apprend différentes stratégies qui font que la personne n’est plus seulement passive face à l’expérience de mémoriser, mais beaucoup plus active», explique Dre Belleville.
Les participants ont notamment appris comment bien mémoriser un visage, une liste de choses à faire et aussi à focaliser leur attention lorsque beaucoup de choses se passent en même temps.
Il existe une multitude d'autres facteurs pour prévenir le déclin des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou autres troubles de démence tels que l'activité physique, la diète, le sommeil, les relations sociales, les facteurs de risque vasculaire, l'audition et la vision. «Il y a beaucoup de facteurs qui vont contribuer à augmenter notre protection ou notre risque sur lesquels les gens peuvent agir», mentionne Dre Belleville.
«Mais ce que cette étude montre est que juste la stimulation intellectuelle et aussi d’offrir des interventions structurées qui donnent des stratégies ont un impact important et durable.»
Le test MoCA (Montreal Cognitive Assessment), créé à Montréal, est utilisé pour repérer un déclin cognitif, notamment lors de maladies neurodégénératives.
«Ce qu'a montré ce test-là, c’est que les gens qui avaient eu l’intervention étaient complètement stables cinq ans plus tard, alors que les gens qui n’avaient pas eu l’intervention déclinaient», a souligné Dre Belleville, qui travaille également pour le Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, affilié au CIUSSSdu Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
La neuropsychologue a fait valoir qu'il était attendu que les participants à l'étude déclinent puisqu'ils ont un trouble cognitif léger et que beaucoup d'entre eux sont dans les premières phases de la maladie d'Alzheimer. «C’est normal que ça décline, mais ce qu’on a observé, c’est que la mémoire décline beaucoup moins et le MoCA ne décline pas. Donc on pense qu’on a repoussé le moment où la maladie va avoir son impact», explique-t-elle.
L'équipe de recherche dirigée par Dre Belleville s'est demandé si le fait d'avoir des loisirs stimulants, comme apprendre une langue ou un instrument de musique, pouvait aider à la mémoire et à l'attention. «On a des données qui indiquent que oui, probablement, dit-elle. Surtout quand on combine avec des interventions comme celle [de la présente étude], ça semble être positif.»
Dre Belleville prévient qu'il ne suffit pas de faire un sudoku ou une partie d'échecs, surtout si on est doué dans ces disciplines. Pour avoir des bienfaits, il faut sortir de sa zone de confort. Elle met aussi en garde les personnes qui voudraient trouver des exercices de mémoire en ligne et conseille d'en parler avec son médecin. Ce dernier pourra diriger sa patiente vers un neurologue ou lui montrer des sources fiables pour pratiquer sa mémoire.