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Aluminium : les transformateurs frappés demandent un coup de pouce financier

La situation pourrait se détériorer si rien n’est fait, a plaidé la présidente-directrice générale d’AluQuébec.

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34c4d3651155a352ce62c48595196f837a2ab2fb9fe00dae03ac4d23a3851d52.jpg Les manufacturiers qui transforment l’aluminium ont besoin d’un coup de pouce financier pour atténuer le choc des droits de douane américains de 50 %, plaide la PDG d'AluQuébec. Une photo d'archive dans une usine d'Algoma Steel à Sault Ste. Marie en Ontario le vendredi 25 avril 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick (Sean Kilpatrick | La Presse canadienne)

Les manufacturiers qui transforment l’aluminium ont besoin d’un coup de pouce financier pour atténuer le choc des droits de douane américains de 50 %, plaide l’industrie québécoise.  

Les droits de douane font mal aux manufacturiers qui transforment des produits contenant de l’aluminium. Contrairement aux producteurs d’aluminium primaire qui profitent de la hausse du prix de l’aluminium nord-américain, la prime Midwest intensifie le choc pour les transformateurs plutôt que de l’atténuer.

En ajoutant tous ces coûts, les transformateurs deviennent moins concurrentiels, prévient la présidente-directrice générale d’AluQuébec, Charlotte Laramée, en entrevue lundi. 

«C’est quand même très difficile pour les entreprises, puisqu'elles perdent des clients américains, souligne Mme Laramée. Elles perdent des contrats américains. Elles n'arrivent pas à développer de nouveaux contrats qui étaient pourtant en discussion avec des partenaires potentiels aux États-Unis.»

Pour plusieurs PME, se rabattre sur le marché canadien n’est tout simplement pas une option. «Ça fait beaucoup de concurrents sur un marché qui n'est pas si grand que ça », affirme celle qui représente la grappe de l’aluminium. 

Avec le prix plus élevé de l’aluminium en Amérique du Nord, il devient plus difficile pour les entreprises québécoises d’offrir rapidement un produit concurrentiel en Europe, a ajouté Mme Laramée. 

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Elle croit que le Canada devrait abandonner ses droits de douane sur l’aluminium importé des États-Unis. Au bout du compte, cette riposte nuit aux entreprises canadiennes qui importent des pièces déjà en partie transformées.

«C’est pour cette raison qu'on ne recommande pas les contre-tarifs parce qu'ils impactent encore plus les entreprises locales», a-t-elle expliqué.

Éviter le pire

La situation pourrait se détériorer si rien n’est fait, prévient la PDG d’AluQuébec.

L’association avait sondé ses membres en juin et plusieurs membres appréhendaient les répercussions des droits de douane américains. «Les entreprises disaient que ça allait s'aggraver si rien n'était fait rapidement, a souligné Mme Laramée. On voit que la situation s’étire.»

De nombreuses entreprises attendent de voir comment la situation évoluera avant de faire des mises à pied, mais celles-ci pourraient devenir inévitables d’ici la fin de l’année, selon les discussions qu’a eues Mme Laramée avec des membres. 

«Pour l'instant, elles arrivent à stabiliser à peu près (leurs opérations), mais si rien ne change, s’il n'y a pas d'aide particulière, c'est vraiment à la fin de l'année, donc dans quelques mois, que les coupures se feront vraiment ressentir», a-t-elle avancé. 

Les États-Unis ont imposé, en mars, des droits de douane de 25 % sur les importations d’aluminium. Ils ont, par la suite, été haussés à 50 % au début du mois de juin. 

Stéphane Rolland

Stéphane Rolland

Journaliste