Début du contenu principal.
Estimant que leur milieu de vie s’est grandement dégradé depuis l’arrivée du site de consommation supervisé CACTUS, situé au centre-ville de Montréal, des résidents habitant à deux pas de celui-ci exigent qu'il déménage.
«Les souffrances et les traumatismes vécus par les résidents de la rue Berger et ceux de la rue Charlotte, dus à la grande affluence qu'attire le site d'injection supervisé sur une rue courte et étroite, sont nombreux», explique-t-on dans un communiqué transmis par l'OSBL d'habitation un Toit en ville qui regroupe les résidents.
Crédit image | Courtoisie
Seringues souillées, altercations violentes, vandalisme... Le problème ne date pas d'hier. De nombreux reportages ont fait état de la situation qui est devenue «intolérable» pour plusieurs qui vivent tout près de la tristement célèbre «allée du crack».
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo liée à l'article.
On estime que la situation est désormais «urgente» puisque le lieu choisi pour le site d'injection est «inadéquat» et que le manque de ressources «est trop grand pour pallier les besoins des usagers».
Le président d'un Toit en ville, Guy Robert, interpelle la Ville de Montréal et les instances concernées pour qu'ils aident l'organisme CACTUS à trouver un endroit plus «grand et mieux adapté».
L’organisme CACTUS offre des services aux toxicomanes au centre-ville depuis 2017.
Crédit image | Courtoisie
Des locataires affirment également avoir peur de sortir de leur domicile en raison de la présence grandissante des consomateurs de drogue. «Les entrées de la rue Berger sont devenues un site de consommation et d'injection non supervisé», affirme un des résidents.
«Les dommages matériels infligés aux résidences, les nombreuses entrées par infractions dans les maisons, l'envahissement des vendeurs de drogue qui se font nombreux [...] découragent les résidents qui ne savent plus vers qui se tourner».
Crédit image | Courtoisie
«Malgré la participation d’Un toit en Ville au comité de bon voisinage, créé par CACTUS Montréal, pour atténuer les impacts négatifs de la cohabitation entre les résidents et les usagers, aucun engagement formel n’a été pris», mentionne l’organisme qui exige des solutions immédiates afin d’«assurer une vigilance auprès des toxicomanes».
Noovo Info a obtenu des images montrant une altercation dans l'«allée du crack», à voir dans la vidéo ci-contre. Mais pour la plupart des 300 usagers quotidiens du centre, cette scène ne représente pas la réalité. La plupart disent ne pas vouloir déranger.
C'est le cas de Samantha, pour qui les services du centre sont «essentiels», à l'heure où «la dope est rendue forte» et qui «préfère faire ça avec des infirmières et du monde qui connaît ça» plutôt que de «dépasser» ses limites.
«Je comprends que des gens peuvent être dérangeants mais, moi, quand je suis assis dehors, que je fume une cigarette et que le voisin d’en face me crie après pour me dire de m’en aller, d’arrêter de flâner, c’est comme… Où veux-tu que j’aille?» a affirmé Samantha dans un entretien avec Noovo Info.
«Je n’ai pas de salon, moi.»
En fait, pour François Mary, «c’est faux de dire que c’est "l’allée du crack"».
«Je n’ai jamais peur quand je travaille ni quand je pars», lance-t-il, et il en appelle aux notions de vivre-ensemble et de cohabitation pour en venir à des solutions.