Effacer un déficit de 3-1 contre la meilleure équipe de l’Est est déjà un bon défi en soi. Le faire sans quelques joueurs importants pimentera la tâche encore un peu plus.
Durement plaqué par l’attaquant Tom Wilson en troisième période du quatrième match de la série contre les Capitals de Washington, dimanche, le défenseur Alexandre Carrier était absent de la séance d’entraînement du Canadien de Montréal, deux jours plus tard. Son état sera réévalué quotidiennement.
Le gardien de but du Tricolore Samuel Montembeault brillait toujours par son absence, de sorte que Cayden Primeau était sur la glace en compagnie de Jakub Dobes et de Samuel Richard, qui n’a pas de contrat avec l’organisation. David Savard, Brendan Gallagher et Josh Anderson profitaient pour leur part d’une journée de traitements.
Le cinquième match aura lieu mercredi, à Washington, et Martin St-Louis n’a pas été en mesure de préciser si Carrier jouera. L’entraîneur-chef estime néanmoins que c’est le groupe en entier qui doit pallier les absences.
«Tu ne remplaces pas un joueur comme lui avec juste un autre joueur, a déclaré St-Louis. C’est collectivement. On va voir. Ce n’est pas juste un gars, c’est plusieurs.»
L’impact de Carrier s’est fait sentir rapidement depuis son acquisition, le 18 décembre, alors que le Tricolore a montré une fiche de 28-15-8 lorsqu’il était dans la formation en saison. Son implication dans sa propre zone a bien servi une brigade défensive qui peinait à limiter les chances de ses adversaires.
«Il fait tout très bien, a expliqué le défenseur Kaiden Guhle. Il n’a pas beaucoup de faiblesses dans son jeu. Il joue dur, c’est un joueur parfait à avoir dans ton équipe en séries. Il joue de la bonne façon - du jeu simple et direct. Il est une pièce très importante de notre équipe.
«Il sait que, parfois, vous devez encaisser des mises en échec pour faire des jeux. C’est le hockey des séries. Il faut le faire, vous ne pouvez pas y échapper, et, malheureusement, il en a reçu une grosse. On n’aime évidemment pas voir ça», a renchéri Guhle.
Carrier semblait sonné sur la glace après la mise en échec de Wilson, mais il a accompagné malgré tout ses coéquipiers à Washington en vue du cinquième match de la série. S’il s’absente, Jayden Struble devrait le remplacer à la ligne bleue.
«J’ai totalement confiance en lui (Struble) s’il doit jouer, a lancé St-Louis. C’est un bon joueur de hockey et il a joué du très bon hockey pour nous cette saison.»
Après avoir raté les deux derniers matchs des siens, l’attaquant Patrik Laine était quant à lui de retour sur la glace pour la séance de mardi. Son état de santé est aussi réévalué chaque jour.
Le facteur Wilson
Wilson se retrouve souvent sous les réflecteurs depuis le début de la série. Après une escarmouche au banc des Capitals avec Anderson, qui a valu des amendes aux deux joueurs, son coup d’épaule percutant aux dépens de Carrier a mené au but égalisateur des Capitals en troisième période, alors que l'arrière montréalais peinait à retourner au banc.
Les Capitals ont ensuite pris les choses en main pour l’emporter 5-2. Il n’est pas question, toutefois, de se laisser déconcentrer par Wilson pour le reste de la série.
«Il joue dur, il est évidemment respecté dans leur équipe, a lancé l'attaquant du Bleu-blanc-rouge Cole Caufield. Il fait beaucoup de bonnes choses. Il faut se mettre dans sa route. Vous devez savoir quand il est sur la glace. Il a été efficace jusqu’ici, mais il faut se concentrer sur nous.»
Depuis le début de cette confrontation, Anderson se fait un devoir de s’opposer à Wilson. Il a notamment renversé son adversaire à quelques reprises, pour lui lancer un message.
«On a un gars qui joue un style similaire, a dit Guhle. Ils (les Capitals) pensent probablement la même chose. Évidemment, il (Anderson) n’a pas fait une mise en échec percutante comme Wilson (dimanche), mais il l’a fait toute l’année, et je suis sûr que ça va arriver à un moment.»
Pour St-Louis, il y a une façon bien simple de limiter l’impact de Wilson dans cette série: avoir la possession de la rondelle dans la zone des Capitals.
«Il faut essayer de se mettre dans son chemin et aider nos défenseurs, ça, c’est sûr, a analysé St-Louis. Avoir la rondelle plus souvent, particulièrement en zone offensive, où il ne peut pas jouer avec ses forces quand ça arrive. De cette façon, on peut éliminer l’échec avant, mais il faut beaucoup d’exécution.
«Je ne pense pas qu’on peut éliminer Wilson, a-t-il ajouté. Il y aura des moments où il sera Wilson. Il faut essayer de minimiser ces moments.»
Le Tricolore doit par ailleurs éviter de se laisser prendre au piège. Comme St-Louis l’a souligné, une erreur peut coûter très cher en séries. Lors du prochain match, une erreur au mauvais moment pourrait signifier l'élimination, tout simplement.
Quoi qu’il en soit, l’instructeur a, comme il sait si bien le faire, imagé à sa façon le vieux cliché du hockey selon lequel il faut se concentrer sur un match à la fois.
«Les gars sont confiants. On sait qu’on est capables de jouer avec eux. Je sais qu’il va falloir être plus chirurgical un petit peu au prochain match», a-t-il dit.
«Mais on ne regarde pas la montagne, on regarde un match», a-t-il conclu, en sachant très bien que la pente risque d'être abrupte pour le CH.

