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Depuis le mois de mars, Alcoa a redirigé près de 100 000 tonnes d’aluminium qui aurait été destiné au marché américain.
Les usines québécoises d’Alcoa peuvent rediriger un peu moins du tiers de leur production à l’international pour éviter les droits de douane américains de 50 %.
Depuis le mois de mars, Alcoa a redirigé près de 100 000 tonnes d’aluminium qui aurait été destiné au marché américain, a indiqué le président et chef de la direction de l’entreprise, William Oplinger, au cours d’une présentation aux investisseurs la semaine dernière.
«Nous avons la capacité de rediriger près de 30 % du volume canadien vers des destinations autres que les États-Unis, a dit le patron de la société américaine. Nous le ferons tant que ce sera plus sensé de l’envoyer ailleurs.»
Les activités canadiennes de la société américaine Alcoa sont concentrées au Québec, où elle a trois usines.
L’administration Trump a imposé, en mars, des droits de douane de 25 % sur les importations d’aluminium. Ils ont, par la suite, été haussés à 50 % au début du mois de juin.
M. Oplinger estime que Washington fait fausse route en espérant rapatrier les emplois de l’industrie de l’aluminium primaire. «Chaque travailleur de l’aluminium au Canada supporte environ 12 à 13 emplois en aval (transformation) aux États-Unis», a-t-il avancé.
Les entreprises américaines dépendent du Canada pour répondre à leurs besoins en aluminium. Les États-Unis n’ont produit que 670 000 tonnes d’aluminium en 2024. Le Canada a envoyé près de 2,9 millions de tonnes aux États-Unis, soit 70 % des importations américaines.
Les États-Unis ne peuvent tout simplement être autosuffisants, selon le patron d’Alcoa. Il faudrait des années pour construire les usines nécessaires et la production d’électricité devrait augmenter de manière considérable pour les alimenter.
«Ça coûterait probablement 30 milliards $ US pour rapatrier 4 millions de tonnes de production aux États-Unis», a-t-il estimé.
Au cours du deuxième trimestre, les droits de douane sur l’aluminium ont coûté 115 millions $ US à la société américaine.
Si les droits de douane demeurent à 50 % et que les prix de l’aluminium restent stables, la société estime que les coûts trimestriels seront de 215 millions $ US pour le troisième trimestre.
La cheffe des finances, Molly Beerman, a précisé que l’augmentation de la prime Midwest, qui fixe le prix de l’aluminium en Amérique du Nord, n’a pas été suffisante pour compenser les droits de douane. «Nous avons observé un gain de 60 millions $ US (grâce à la hausse du Midwest), l’effet négatif sur nos marges est donc de 55 millions $ US.»
Alcoa Canada affirme sur son site web qu’elle compte 2500 emplois directs au Québec et fait affaire avec 1000 fournisseurs locaux. Elle estime qu’elle génère 1,2 milliard $ en dépenses locales.