La ministre de l'Emploi, Patty Hajdu, exhorte Air Canada et le syndicat représentant ses agents de bord (SCFP) à retourner à la table des négociations, laissant entendre qu'elle n'est pas prête à intervenir dans un conflit qui a perturbé des centaines de vols.
Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne, Mme Hajdu a déclaré qu'il était «essentiel» que les deux parties retournent à la table des négociations pour conclure une entente entre elles.
La ministre a indiqué que le syndicat avait indiqué que bon nombre de ses revendications avaient été satisfaites, ce qui laisse penser qu'il existe une voie vers une entente.
«Le syndicat a lui-même affirmé que bon nombre de ses revendications avaient été satisfaites. Cependant, pour l'instant, il n'est pas à la table, a-t-elle expliqué. Il est très important que le syndicat et l'entreprise retournent à la table des négociations, se retroussent les manches et concluent cette entente.»
Les commentaires de Mme Hajdu sont intervenus quelques heures avant la date limite de 1 h du matin samedi, alors que quelque 10 000 agents de bord étaient en mesure de débrayer sans accord.
La plus grande compagnie aérienne du pays et le SCFP se sont mutuellement blâmés pour l'impasse des négociations, le syndicat ayant rejeté une demande d'arbitrage exécutoire et l'entreprise ayant imposé un lock-out.
La section Air Canada du SCFP a déclaré vouloir éviter un arrêt de travail en négociant, tandis que la compagnie aérienne a demandé à Mme Hajdu d'intervenir et d'ordonner aux parties de recourir à l'arbitrage exécutoire.
Des groupes d'affaires ont quant à eux mis en garde contre les dommages qu'un conflit prolongé causerait à l'économie et ont demandé au gouvernement d'envisager toutes les options possibles pour mettre fin au conflit, y compris l'imposition d'un arbitrage exécutoire.
La ministre a reconnu que l'économie était «sous tension» et a expliqué que le moment était venu pour «les Canadiens de se serrer les coudes — et je m'attends à ce que les entreprises et les syndicats fassent de même».
Elle a également déclaré qu'il ne lui appartenait pas de «résoudre les problèmes de la convention collective», mais le ministre n'a rien exclu non plus.
«Il est très important que nous restions concentrés sur les deux parties. C'est à elles qu'incombe la responsabilité première de résoudre ce problème. Il s'agit d'une entreprise et d'un syndicat qui disposent de tous les outils nécessaires, ainsi que des outils du service fédéral de médiation, pour conclure cet accord, a expliqué Mme Hajdu. Les Canadiens observent la situation avec beaucoup d'empathie (…) et une grande anxiété, et je pense que le pays compte sur ces parties pour faire leur travail et faire preuve de diligence pour régler chaque problème.»
Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, la ministre a déclaré avoir rencontré les deux parties vendredi soir et leur avoir demandé de redoubler d'efforts pour parvenir à un accord.
«Il est inacceptable que si peu de progrès aient été réalisés», a déclaré Mme Hajdu.
Air Canada a prévenu qu'elle annulait environ 500 vols en prévision de l'arrêt de travail imminent, un arrêt complet étant prévu à compter de samedi.
La compagnie aérienne a déclaré que les clients dont les vols sont annulés se verront offrir un remboursement complet.
Air Canada a également indiqué qu'elle permettait à ses clients de modifier leurs plans de voyage sans frais s'ils le souhaitaient.
