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Sa propriétaire disait que c'était contre sa religion; un argument balayé du revers de la main par le TAL.
Une femme de 63 ans des Laurentides ayant fait une demande d'aide médicale à mourir (AMM) a obtenu gain de cause devant le Tribunal administratif du logement du Québec (TAL).
La dame tenait à mourir chez elle, mais sa propriétaire s'y opposait.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Victoria Taylor souffre de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) - une maladie dégénérative également connue sous le nom de la maladie de Lou-Gehrig ou de Charcot - et son état de santé se dégrade rapidement. Son seul moyen de communication: un iPad.
Ces derniers jours, elle a souvent profité des derniers petits plaisirs de sa vie à l'extérieur de son appartement.
«C'est mon petit paradis», a-t-elle confié par l'intermédiaire de son amie et voisine Pascale Beauregard.
Mme Taylor est en paix avec l'idée de mourir chez elle le 30 octobre.
«Je ne veux pas mourir dans un CHSLD», a ajouté la femme de 63 ans, qui a reçu un diagnostic de SLA en 2022.
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La décision de mourir chez elle a donné lieu à un affrontement difficile avec sa propriétaire, a expliqué Mme Taylor, car ce dernier voulait reprendre possession de l'appartement et ne voulait pas qu'elle y meure.
La propriétaire a fait valoir que l'aide médicale à mourir allait à l'encontre de sa religion (le christianisme orthodoxe), ce qui n'est pas la croyance de Mme Taylor.
«Être religieux, c'est aider son prochain», a soutenu Mme Taylor.
Un ami avocat de Mme Taylor a décidé de la défendre bénévolement.
«Le harcèlement, les lettres et les faits contenus dans le dossier m'ont suffi pour monter un dossier», a raconté l'avocate Isabelle Métivier.
Le mois dernier, le TAL a jugé que la justification religieuse n'était qu'une excuse pour forcer Mme Taylor à partir, et l'a autorisée à rester là où elle est.
La propriétaire, qui a demandé à CTV News de ne pas dévoiler son identité, a répliqué que c'est elle qui a été traitée injustement parce que son objectif était d'emménager à côté de ses parents, qui vivent à l'étage au-dessus de Mme Taylor.
«Je suis désolée pour mon père», a-t-elle lancé. «Mon père, si je ne me trompe pas, a 15 ans de plus que Victoria Taylor et c'est mon père.»
Elle reproche au TAL d'avoir omis des éléments de preuve essentiels et, en ce qui concerne ses convictions religieuses, elle affirme qu'elles sont prises hors contexte.
J'ai dit: «Victoria, j'ai de la peine. Je suis tellement désolée pour vous», a-t-elle déclaré. «Toute mon empathie. Mais j'apprécierais que vous puissiez juste... Si vous sentez que vous n'êtes pas capable de gérer votre vie seule, mieux vaut être en charge d'un CHSLD. Ils ont toujours voulu l'aider. Ils ont toujours voulu lui donner une place quelque part.»
Mme Métivier est stupéfaite de voir jusqu'où elle a dû aller pour protéger Taylor.
«Et même à l'audience, nous avons suggéré de reporter la cause d'un an parce que nous savions tous que Mme Taylor ne survivrait pas un an et qu'elle laisserait tomber. La propriétaire a refusé», a-t-elle souligné.
Mme Taylor dit qu'elle ressent encore une certaine pression de la part de sa propriétaire.