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Les trois groupes commençaient à arriver en avant-midi.
Notamment écrasés par les taux d’intérêt élevés, des agriculteurs demandent un fonds d’urgence à Québec et afin de se faire entendre, trois convois de tracteurs se sont donné rendez-vous à Alma afin de manifester ce mercredi.
Les trois groupes, en provenance de Saint-Félicien, de Dolbeau-Mistassini et de Chicoutimi, commençaient à arriver à Alma en avant-midi.
Les agriculteurs ont manifesté dans plusieurs régions du Québec au cours des dernières semaines pour exprimer leur ras-le-bol, causé notamment par la chute désastreuse de leurs revenus.
«Le revenu net des producteurs agricoles du Québec a baissé de 86% en deux ans», a dénoncé le président de l'Union des producteurs agricoles du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mario Théberge. «Connaissez-vous une classe de la société qui accepterait ça?»
Selon M. Théberge, les agriculteurs travaillent actuellement 365 jours par année pour «perdre de l'argent».
Le gouvernement Legault s’est fait plutôt discret sur la situation que traversent de nombreux agriculteurs. S’il a évité de parler d’une «crise», le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a toutefois évoqué de «grandes turbulences».
Confrontés à une baisse désastreuse de leurs revenus et à des événements climatiques extrêmes, les agriculteurs ont exprimé leur ras-le-bol lors de manifestations au cours des dernières semaines.
«Ce sont des temps difficiles, il y a déjà eu des temps difficiles dans le passé et on va passer au travers», avait mentionné le ministre.
Le vice-président du syndicat de l'Union des producteurs agricoles du Fjord-du-Saguenay, Pierre Girard, les agriculteurs se sentent «oubliés par le gouvernement».
«C'est inacceptable. Ils nous prennent pour des incompétents.»
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Le premier ministre du Québec a aussi évité de parler d'une «crise» et pointe plutôt du doigt «un problème de normes» qui frappe le monde agricole québécois.
C'est ce qu'a laissé entendre François Legault, mercredi, talonné par l'opposition officielle.
À la période de questions, le chef libéral Marc Tanguay a fait valoir qu'il y a de multiples causes qui expliquent la détresse des agriculteurs et reconnaître ces causes équivaut à reconnaître la crise.
«Le premier ministre ne veut pas reconnaître qu'il y a une crise agricole», a déploré le chef de l'opposition officielle, Marc Tanguay, à la période de questions.
«Martin Caron (le président de l'Union des producteurs agricoles) parle des programmes insuffisants, mal adaptés, des réalités économiques et climatiques d'aujourd'hui et de demain, a-t-il poursuivi. L'UPA a dit: dans le dernier budget, déception et frustration. Les causes sont multiples et, quand on reconnaît ça, on doit reconnaître la crise. Va-t-il reconnaître la crise?»
À toutes ses réponses, le chef caquiste a esquivé en refusant d'avoir recours au terme de crise pour décrire les difficultés des producteurs agricoles.
«Les producteurs maraîchers ont été très clairs, a-t-il rétorqué. Quand je leur ai demandé quelle est la cause première de leurs problèmes, ils m'ont dit: ce sont les normes qui ne sont pas les mêmes au Québec qu'à l'étranger.»
Ainsi, les normes environnementales plus sévères en vigueur au Québec désavantageraient les producteurs d'ici par rapport à leurs concurrents à l'étranger qui peuvent ainsi vendre leurs produits moins chers sur nos marchés, a-t-il expliqué.
M. Tanguay a rappelé que quelque 500 producteurs ont manifesté le 8 mars à Rimouski, 200 producteurs le 15 mars à La Malbaie, ainsi qu'à Baie-Comeau.
M. Lamontagne a apporté des nuances sans toutefois oser lui-même s'approprier non plus le terme de crise.
«Vous pouvez appeler ça une crise, on peut appeler ça une tempête, mais on a plusieurs choses, plusieurs éléments de façon concurrente qui se manifestent en même temps, on a des enjeux.»
Le député libéral André Fortin a réclamé un soutien généreux de l'État et des programmes mieux adaptés pour soutenir les producteurs. Il a dépeint de façon sombre le bilan de la CAQ en agriculture.
«Son bilan, c'est d'avoir décimé la production porcine. Son bilan, c'est de refuser l'aide d'urgence aux producteurs horticoles. Son bilan, c'est: plus que jamais, les agriculteurs de la relève sont obligés d'avoir une deuxième job pour payer les dettes de la ferme. Son bilan, c'est des producteurs qui mettent leurs terres en garantie parce qu'ils n'ont plus un sou. Son bilan, c'est des abattoirs de proximité qui ferment, un prix des terres en hausse fulgurante, des délais hors contrôle pour avoir des travailleurs agricoles.»
Avec des informations de La Presse canadienne