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La campagne électorale au Québec entre dans son dernier droit.
La déclaration controversée sur les immigrants faite par le ministre Jean Boulet a continué jeudi de retenir l'attention des chefs de parti, convaincus que le dossier n'est pas clos.
Le chef conservateur Éric Duhaime considère que M. Boulet n'est plus apte à représenter la population de Trois-Rivières et il estime qu'il devrait retirer sa candidature.
Plus nuancée, la cheffe libérale Dominique Anglade est d'avis que le premier ministre sortant, François Legault, devrait au moins démettre de ses fonctions, et dès maintenant, celui qui occupe la double fonction de ministre de l'Immigration et celle de ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Selon la cheffe libérale, jamais des propos aussi virulents n'ont été tenus en campagne électorale et il n'est plus digne d'être ministre.
Voyez le récapitulatif d'Étienne Fortin-Gauthier avec l'animatrice Marie-Christine Bergeron au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
Jean Boulet, qui est le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Trois-Rivières, a créé une onde de choc dans la classe politique, en déclarant récemment lors d'un débat électoral à Trois-Rivières que «80 % des immigrants s'en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n'adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise».
Devant le tollé suscité par ses propos, M. Boulet a présenté des excuses, mais le mal était fait. Le premier ministre sortant a jugé qu'il s'était «disqualifié» à titre d'éventuel ministre de l'Immigration dans un prochain mandat, sans pour autant le démettre de ses fonctions actuelles, et sans dire s'il se disqualifiait aussi pour être ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
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Lors d'une entrevue radiophonique jeudi matin, M. Boulet a affirmé son intention de demeurer candidat, malgré sa déclaration «malhabile».
En tournée en Abitibi, le chef de la CAQ a rejeté les critiques et les demandes de ses adversaires, prenant la défense de son ministre, qui est `triste' en raison de cette histoire. «Tous les gens qui connaissent Jean Boulet savent que c'est pas lui ce qu'il a dit», a commenté M. Legault, en mêlée de presse à Rouyn-Noranda. Il n'a pas exclu l'idée de voir M. Boulet faire partie de son cabinet, s'il obtient un second mandat le 3 octobre.
Depuis le début de la campagne, l'enjeu de l'immigration soulève les passions à la CAQ, en multipliant les déclarations controversées. M. Legault en a lui-même rajouté une couche, mercredi, en déclarant qu'il serait «suicidaire» pour la nation québécoise d'accueillir plus de 50 000 immigrants par année.
À Montréal, le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, est revenu à la charge pour estimer que les propos de MM. Legault et Boulet étaient «divisifs». En tenant ce genre de discours, le chef de la CAQ «affaiblit l'identité québécoise et il affaiblit la cohésion sociale au Québec», selon lui.
Devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), M. Nadeau-Dubois a invité les gens d'affaires de Montréal à ne pas être des «climato-passifs». S'il est élu le 3 octobre, il a annoncé que son parti comptait investir 1 milliard $ dans le secteur de la biomasse forestière résiduelle dans un premier mandat et 1,5 milliard $ dans la filière des batteries, «deux secteurs clés de la transition écologique». Il s'est aussi engagé à construire et rénover des écoles.
Pendant ce temps, M. Legault a rappelé que ce sera à la population de Rouyn-Noranda de décider si elle veut fermer la controversée fonderie Horne, qui émet 30 fois plus d'arsenic dans l'air que la norme québécoise, et non aux médecins, aux gens de Montréal ou à Québec solidaire. Il n'a pas écarté la tenue d'un référendum. La CAQ tente de ravir la circonscription de Rouyn-Noranda-Témiscamingue à Québec solidaire.
De son côté, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a ramené l'idée d'implanter un mode de scrutin proportionnel et a plaidé pour que le Parti conservateur du Québec (PCQ) d'Éric Duhaime soit représenté à l'Assemblée nationale.
Il a déploré que l'engagement de la CAQ en 2018 en faveur d'une réforme du mode de scrutin ait été brisé.
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M. Legault a dit à ce propos que tous les systèmes avaient leurs avantages et leurs inconvénients et que celui qui est en place au Québec, le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour, offrait davantage de stabilité au gouvernement qu'un système proportionnel.
Le chef conservateur a poursuivi sa campagne dans la région de Portneuf en demandant aux personnes âgées, qu'il estime plus favorables à la CAQ selon les sondages, de voter en pensant à l'avenir de leurs enfants et petits-enfants et d'opter plutôt pour le PCQ.
Il a par ailleurs lancé un appel au calme aux manifestants qui se préparent à exprimer leur colère contre le gouvernement et la CAQ dans L'Assomption, samedi, la circonscription de François Legault. Il leur a demandé de ne pas agir en «écervelés» et de manifester «pacifiquement».
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