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À travers la pluie, le verglas et la neige, Mary Lollar est une force de la nature elle-même. Assise à une table de pique-nique lors d'une journée pluvieuse dans un parc de Toronto, la dame âgée de 71 ans affirme qu’elle a «couru à -30 et à -17 degrés Celsius».
Tout le monde qui a eu le plaisir de la côtoyer affirme qu'il y a quelque chose de spécial en cette dame. Mme Lollar se dit d’ailleurs surprise d’elle-même.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Cela peut sembler improbable, voire impossible pour certains, mais chaque jour depuis les trois dernières années, Mme Lollar a lacé ses chaussures et a décidé de courir. Et au cas où nous ne serions pas sûrs qu'elle tient le compte, elle sourit et dit: «Ça fait 1095 jours.»
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Tout a commencé en mars 2020. Avant ce jour, la dame de 71 ans se souvient qu'elle n'était pas une grande coureuse, révélant en entrevue à CTV News: «Je suis allée à la salle de sport, je suis montée sur le tapis de course et j'ai regardé la télévision.»
Puis, comme pour beaucoup de Canadiens, la pandémie a bousculé sa vie. Mme Lollar ne savait plus quoi faire.
«Les salles de sport étaient fermées. Les trottoirs étaient ouverts.»
La dame, âgée de 68 ans à l'époque, a donc décidé de courir cinq à six kilomètres par jour dans les rues, progressant jusqu'à 13 à 14 kilomètres. «J'ai usé quatre ou cinq paires de chaussures.»
Lors d’une course, alors que les effets de la COVID-19 pesaient sur son esprit, Mme Lollar a réfléchi: «Imaginez ne pas pouvoir respirer. Imaginez attraper la COVID et mourir sans que personne ne puisse venir me voir.»
C’est ainsi que ses courses ont rapidement passé à un objectif plus élevé, alors que chaque pas était maintenant dédié aux travailleurs de la santé et aux patients atteints de la COVID-19.
Crédit photo: Courtoisie
L'un des nombreux individus admirant Mary Lollar est son ancien patron à Toronto General, le Dr John Granton. «Tous ceux qui ont travaillé avec Mary savent qu'elle a un grand cœur», lance le médecin en soins intensifs. «Même les autres coureurs qui la voyaient courir tous les jours pour se rendre au travail ne pouvaient pas croire ce qu'ils voyaient, jour après jour.»
Le Dr Granton s’esclaffe en affirmant que la vie de Mme Lollar ressemble étrangement à celle du personnage fictif Forrest Gump. «Elle va commencer à jouer au ping-pong! Je ne sais pas ce que ce sera ensuite, mais ce sera une sorte de marathon.»
Crédit photo: Courtoisie
«Parfois, je ne réalise pas que je l'ai fait», admet la coureuse de 71 ans.
En décembre 2020, son mari a remarqué qu'elle n'avait pas manqué un seul jour depuis mars et lui a demandé si elle pensait pouvoir le faire pendant une année complète. «J'ai dit oui. Ensuite, mon mari et d'autres personnes m’ont demandé si je pouvais le faire pendant deux ans. J'ai dit Ok. Mais je dois avouer que cette troisième année a été difficile.»
Il y a eu des moments où elle a senti que la fin de l’histoire approchait et qu’elle ne pouvait plus continuer. Mais chaque fois quelqu'un lui faisait signe alors qu'elle courait et criait un mot d'encouragement, et cela la poussait à continuer.
Elle partage maintenant ses aventures de course sur son compte TikTok, qui compte 5500 abonnés.
Interrogée sur ce que la course pendant trois ans consécutifs lui a appris sur elle-même, Mme Lollar indique que cela lui a prouvé que «vous pouvez faire n'importe quoi, et ce, peu importe votre âge et peu importe votre forme physique». «Si vous ne pouvez pas courir, marchez. Bientôt, vous vous retrouverez à bouger plus rapidement.»
Alors, que fera Mary Lollar demain? «Je vais courir. Je vais probablement finir par courir pour toujours», lance-t-elle.