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Malgré des relations «difficiles» avec Bell et Telus, le grand patron de Québecor a bon espoir que les négociations avec les deux sociétés de télécoms pour obtenir un accès à leur réseau ne s’éterniseront pas.
Malgré des relations «difficiles» avec Bell et Telus, le grand patron de Québecor a bon espoir que les négociations avec les deux sociétés de télécoms pour obtenir un accès à leur réseau ne s’éterniseront pas. Il s’agit d’un élément crucial à la réalisation des ambitions d’expansion de l’entreprise à l’extérieur du Québec.
«Le CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes) a fixé des dates limites selon lesquelles les fournisseurs vont devoir donner accès à leur réseau, répond le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péleadeau, en conférence de presse, jeudi, en marge de l’assemblée annuelle de la société. Je vous dirais que le fardeau est plutôt du côté des titulaires (BCE et TELUS).»
Le cadre réglementaire adopté par le CRTC permettra aux opérateurs régionaux de louer un accès aux réseaux des grandes sociétés de télécommunications canadiennes. Les entreprises doivent s’entendre entre elles, mais le tribunal administratif pourrait intervenir si les négociations achoppent.
M. Péladeau dit avoir bon espoir que la présidente du CRTC, Vicky Eatrides, arrivée en poste en janvier, ne va pas laisser traîner le processus. Il souligne qu’elle a occupé des postes de direction au Bureau de la concurrence. «Mme Eatrides vient d'un environnement légal autour des considérations de nature de la concurrence. C'est quelque chose avec laquelle, je pense, elle est très à l'aise.»
Québecor a complété l’achat de Freedom Mobile, dans le cadre de la vente de Shaw à Rogers, au début du mois d’avril pour un montant de 2,85 milliards $. L’entreprise a toutefois besoin de louer l’accès au réseau des grandes sociétés de télécommunication pour compléter l’étendue de son réseau hors Québec. «C'est essentiel à notre capacité de maintenir notre rentabilité. Oui, c'est incontournable.»
La société devra également réaliser d’importants investissements dans le réseau de Freedom dans les sept prochaines années pour étendre sa couverture. M. Péladeau n’a pas dévoilé de prévisions quant aux dépenses d’investissement à prévoir.
Il a donné en comparaison les investissements de 3,5 milliards $ pour développer le réseau mobile de Vidéotron au Québec. «On ne va pas dépenser ça en une fin de semaine, lance M. Péladeau à la blague. Nous allons le faire au fur et à mesure.»
Au cours de l’assemblée, le chef de la direction financière, Hugues Simard, a mentionné que l’entreprise avait une marge de manœuvre suffisante pour financer ses plans de croissance.
Au 31 mars, soit avant l’acquisition de Freedom, le ratio d’endettement de Québecor était de 3,1 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). Avec Freedom, ce ratio aurait été de 3,8 fois, précise le chef des finances lors de l’assemblée des actionnaires.
Québecor a dévoilé plus tôt, jeudi, des résultats financiers relativement conformes aux attentes des analystes au premier trimestre. En excluant le secteur des médias, qui a connu des difficultés, le segment des télécommunications a fait mieux que prévu. «Québecor entre, vraisemblablement, dans une nouvelle ère d’activités canadiennes en bonne posture», estime l’analyste Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD.
M. Valentini note que le nombre d’abonnés au sans-fil a augmenté de 26 000 au premier trimestre, comparativement à l’an dernier. «Soulignons que le nombre d’abonnés avait diminué aux troisième et quatrième trimestres, la crainte d’un plafonnement des parts de marché au Québec avait augmenté.»
Il faut dire que la concurrence s’intensifie tant au Québec qu’au Canada, souligne l’analyste Maher Yaghi, de Banque Scotia. «On voit déjà Rogers offrir d’importants rabais sur les forfaits combinant sans-fil et câble dans le but de prendre des parts de marché à Freedom. Pour l’internet, Bell continue son offensive sur les prix au Québec. Nous pensons que Bell n’a aucune intention de modérer sa campagne promotionnelle.»
Au premier trimestre, Québecor a dévoilé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 120,9 millions $, soit une baisse de 500 000 $ par rapport à l’an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action est de 59 cents. Les revenus, pour leur part, augmentent de 2,5 % à 1,1 milliard $.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice ajusté dilué par action de 59 cents et des revenus de 1,1 milliard $, selon la firme de données Refinitiv.
L’action de Québecor gagne 1 cent, ou 0,03 %, à 33,83$ à la Bourse de Toronto en après-midi.