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À Windsor, curieux et opposants déçus du cérémonial à huis clos pour la visite de Trump

Malgré l’impopularité du président américain et la météo très incertaine, ils étaient plusieurs dizaines de curieux à avoir fait le déplacement.

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Accueil royal spectaculaire à Windsor pour Trump en visite d'État À Windsor, au Royaume-Uni, curieux et opposants sont déçus du cérémonial à huis clos pour la visite de Donald Trump

«Il ne voulait pas voir d’opposition»: à Windsor, les dizaines de curieux et quelques manifestants qui espéraient voir Donald Trump lors de sa visite d’État ont déchanté mercredi en réalisant que l’évènement était circonscrit à l’intérieur du domaine, à l’abri des regards.

Charlene Bryan est venue de Londres, à une quarantaine de km de là, sans savoir que le président américain et son épouse Melania devaient arriver directement en hélicoptère à l’intérieur du domaine de Windsor avant de rejoindre le château en carrosse pour assister à une parade militaire.

«C’est triste que le public ne puisse pas voir le président Trump», regrette cette quadragénaire qui travaille dans une crèche.

«Je pense que c’est bien qu’un président (étranger) vienne au Royaume-Uni et qu’on doit accueillir Donald Trump», ajoute-t-elle, consciente des critiques autour de cette visite.

Malgré l’impopularité du président américain au Royaume-Uni et la météo très incertaine, ils étaient plusieurs dizaines de curieux à avoir fait le déplacement à Windsor mercredi matin, espérant pour certains avoir un aperçu du faste royal.

Le long de la rue montant au château, qu’avait empruntée la procession organisée en juillet pour la venue du président français Emmanuel Macron, des drapeaux britanniques et américains ont été accrochés.

Même si tout se passe à l’écart du public, de nombreux policiers et agents de sécurité patrouillent, se frayant un chemin entre les dizaines de journalistes positionnés aux abords du château.

«Dirigeant horrible»

Un des volontaires chargés d’aider les touristes et qui ne souhaite pas donner son nom raconte avoir dû informer beaucoup de gens «déçus». «Même nous, nous ne le savions pas. On nous a informés hier seulement».

Une poignée d’opposants au président américain ont fait le déplacement, tandis qu’un plus grand rassemblement est prévu à Londres dans l’après-midi.

Lynn Iliffe, retraitée, brandit fièrement sa pancarte sur laquelle elle a écrit en reprenant les lettres du nom Trump «Tyrant, Racist, Untruthful, Misogynist, Putinite» (tyran, raciste, menteur, misogyne, poutiniste»).

«Je déteste tellement Trump et ce qu’il fait que j’ai ressenti le besoin de faire quelque chose pour montrer mon désaccord avec tout ce qu’il représente», ajoute-t-elle.

Elle est déçue elle aussi que la procession ne passe pas à l’extérieur du château: «Trump ne voulait pas voir d’opposition. C’est comme ça qu’il est, n’est-ce pas?».

AP Photo Des manifestants brandissent des pancartes lors d'une manifestation organisée par le groupe Stop Trump Coalition contre la visite officielle du président Donald Trump à Londres, le 17 septembre 2025. (AP Photo)

Un autre critique de Trump arbore un drapeau palestinien, non loin de deux hommes casquette rouge du mouvement pro-Trump «Maga» sur la tête.

«Trump est un homme choquant. C’est un dirigeant horrible et nous ne voulons pas de lui dans notre pays», dit Helen, venue de la ville voisine de Slough. «Honte au gouvernement d’avoir invité Trump le dictateur», est-il écrit sur sa pancarte.

Pour elle, le fait que la visite ait lieu à huis clos «dit tout». «À quoi sert de faire une procession en carrosse? Personne ne va le voir!»

«Inévitable»

«Je suppose qu’ils n’avaient pas le choix (…) C’est pour des raisons de sécurité et à cause des manifestations, parce qu’il y en a eu hier soir», s’accommode Michelle Beeston, 62 ans, venue passer quelques jours à Windsor avec des amis depuis le Staffordshire.

Elle se réjouit d’avoir pu «apercevoir les répétitions avec les chevaux», et espère au moins que cette visite d’État décriée «améliore l’accord commercial» avec les États-Unis.

Hugh, habitant de Windsor qui ne souhaite pas donner son nom de famille pense aussi que cette visite était «inévitable».

Le premier ministre Keir Starmer, avec qui Donald Trump s’entretiendra jeudi, «a besoin d’une relation étroite avec l’Amérique, plus que jamais sans doute, parce que les choses ne vont vraiment pas bien un an après son arrivée au pouvoir», dit-il encore.