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À Moscou, on espère «la fin de la guerre» après le sommet Trump-Poutine

«Cela suffit de faire la guerre. Il est temps de trouver un accord.»

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Des gens marchent sur la Place Rouge avec la tour Spasskaya et le mausolée de Lénine en arrière-plan à Moscou, en Russie, le jeudi 14 août 2025. Des gens marchent sur la Place Rouge avec la tour Spasskaya et le mausolée de Lénine en arrière-plan à Moscou, en Russie, le jeudi 14 août 2025. (AP Photo)

Vladimir Poutine et Donald Trump ne se verront que vendredi soir, heure de Moscou, en Alaska, mais des poupées russes à leurs effigies se côtoient déjà dans les boutiques de souvenirs de la capitale russe où, à plus de 7 000 km d’Anchorage, des Moscovites rêvent de rapprochement.

«Je pense qu’il n’y aura que des décisions positives prises lors de ce sommet », s’enthousiasme auprès de l’AFP Boris, inspecteur des impôts, en marchant dans la célèbre rue piétonne Arbat.

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Les présidents russe et américain «trouveront des points communs sur le conflit», et «la guerre sera finie» en Ukraine, où la Russie mène une offensive à grande échelle depuis février 2022, veut croire cet homme de 60 ans aux lunettes fines.

Ioulia, qui se fait prendre en photo près d’une pergola en fleurs, espère aussi que «tout va s’arranger» après ce sommet où ni le président ukrainien Volodymr Zelensky ni les dirigeants européens n’ont été conviés.

«Il est important que deux superpuissances, qui possèdent des armes très puissantes (…) soient unies et co-existent», assure à l’AFP cette femme de 44 ans qui travaille dans l’événementiel.

L’assaut russe sur l’Ukraine a fait des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, réduit des villes entières en ruines et jeté des millions d’Ukrainiens sur les routes de l’exil.

Quelques 3,7 millions d’entre eux ont trouvé refuge ailleurs dans le pays, et 6,9 millions d’Ukrainiens ont fui dans d’autres pays d’Europe, selon des chiffres de l’ONU publiés en mars.

«Cela suffit de faire la guerre. Il est temps de trouver un accord», abonde Guennadi, 85 ans, venu rue Arbat avec son épouse pour admirer une exposition de photos.

Irina, institutrice de 65 ans, dit souhaiter que «les projets de Trump se réalisent».

Vivre «en paix»

Le président américain se rêve en grand réconciliateur qui veut arrêter le plus sanglant conflit en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et rêve d’un prix Nobel de la paix.

«Le peuple américain, le peuple ukrainien, le peuple russe, ce sont des peuples pacifiques et ils veulent vivre en paix», souligne Irina.

Pour sa part, Vladimir, 69 ans, se dit «plus réaliste» et ne s’attend «à rien de bien».

«La seule chose à laquelle (ce sommet) pourrait aboutir, c’est qu’ils trouveront à un certain moment une possibilité de suspendre certains combats aériens et maritimes» mais qu’il n’y aura pas de cessez-le feu généralisé, dit-il à l’AFP.

Trois sessions de pourparlers de paix, dont la dernière s’est tenue à Istanbul en juillet, n’ont débouché que sur des accords d’échange de prisonniers, tant les positions des deux parties demeurent aux antipodes.

La Russie réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’OTAN.

Des exigences inacceptables pour Kiev, qui demande un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, et le retrait pur et simple des troupes russes qui contrôlent actuellement environ 20% du territoire ukrainien.

L’Ukraine appelle aussi Européens et Américains à lui fournir des «garanties de sécurité» solides.

Dans une boutique de souvenirs moscovite, Donald Trump ne figure sur aucune poupée russe aux côtés de Vladimir Poutine, contrairement au président chinois Xi Jinping, régulièrement qualifié de «grand ami de la Russie» par son homologue russe.

«Peut-être, la semaine prochaine, on en aura une avec Poutine et Trump ensemble. Tout dépend des résultats du sommet», sourit une vendeuse.