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24h après son ouverture, plus de champignons au FunGuyz

FunGuyz souhaiterait d'ailleurs ouvrir d'autres succursales à Montréal et à Laval.

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Le magasin de champignons magiques FunGuyz n’aura pas fait long feu, alors qu’au lendemain de son ouverture de mardi, la boutique située à l’angle des rues Ontario et Papineau semblait avoir été vidée. Le magasin de champignons magiques FunGuyz n’aura pas fait long feu, alors qu’au lendemain de son ouverture de mardi, la boutique située à l’angle des rues Ontario et Papineau semblait avoir été vidée. (Noovo Info)

Le magasin de champignons magiques FunGuyz n’aura pas fait long feu, alors qu’au lendemain de son ouverture de mardi, la boutique située à l’angle des rues Ontario et Papineau semblait avoir été vidée.

Tout le visuel annonçant l’ouverture de la boutique avait été retiré de celle-ci, mercredi. Seul un numéro de téléphone dont l’indicatif régional référait à la région de Toronto était toujours visible. La chaîne FunGuyz est originaire de l’Ontario, où elle compte 10 dispensaires.

Capture d'écran | Noovo Info La boutique FunGuyz lors de son ouverture, mardi. (Capture d'écran | Noovo Info )

La mycoboutique avait reçu la visite de policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) quelques heures après son lancement. Ceux-ci avaient procédé à l’arrestation de quatre personnes.

Malgré cette intervention et le caractère toujours illégal de sa pratique, le magasin souhaitait rouvrir ses portes mercredi, a affirmé son porte-parole à La Presse canadienne. Selon lui, la descente de la veille constituait tout simplement un «gaspillage des taxes des contribuables».

D'autres franchises de la chaîne en Ontario ont d'ailleurs été perquisitionnées par la police par le passé. Un établissement à Windsor, en Ontario, a été perquisitionné par les agents le 6 juillet, mais a rouvert quelques heures plus tard et a repris le service à la clientèle.

«Nous ne faisons que commencer et nous espérons que le message se propage», a déclaré le porte-parole Edgar Gorbans à CTV News Windsor mardi, alors qu'il entreprend un combat plus large concernant la réglementation des drogues hallucinogènes au Canada.

FunGuyz souhaiterait d'ailleurs ouvrir d'autres succursales à Montréal et à Laval.

Les clients étaient au rendez-vous

Valérie Plante, avait indiqué préalablement que la police était prête à agir. Dans un courriel, le cabinet de la mairesse de Montréal a indiqué que «malgré la position forte de [l’]administration en faveur de la décriminalisation de la possession simple de drogue, ainsi que l'adoption d'une déclaration en ce sens adoptée par l'ensemble du conseil municipal, la vente de psilocybine demeure illégale et le SPVM continuera d'appliquer la Loi».

Plusieurs clients avaient bravé les différents avertissements et s’étaient présentés à l’ouverture de la succursale de FunGuyz, mardi.

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Parmi eux, Ahmed Adel, qui a déclaré avoir l'habitude de se rendre à Amsterdam pour consommer des champignons magiques.

«Lorsque ce magasin a ouvert ses portes ici, il m'a évité de prendre l'avion», a-t-il déclaré, rejetant les avertissements des autorités concernant la psilocybine.

«Je n'aime pas la police. Je n'ai pas affaire à la police. Je ne reconnais pas la police. Je n'ai rien à voir avec la police et ce qu'elle pense n'a aucune importance.»

Roman Lebourg faisait également partie des clients curieux de FunGuyz mardi. «J'étais très intrigué et je voulais venir avant que les autorités ne ferment le magasin», a-t-il dit.

M. Lebourg s'est dit préoccupé par le contenu des produits de FunGuyz en l'absence de toute législation sur le contrôle de la qualité, contrairement, selon lui, à l'assurance qualité des magasins de cannabis gérés par le gouvernement du Québec, la SQDC.

«La prohibition n’est pas la solution»

La prohibition n'est toutefois pas la solution pour encadrer la consommation de ce type de drogue, d'après le professeur agréé de l'Université de Montréal en prévention des toxicomanies Jean-Sébastien Fallu.

«La solution, c'est de légaliser. La question à se poser est comment encadrer la production, la distribution, la consommation, la vente, de substances psychoactives dans notre société. D'avoir une boutique comme ça, c'est parfois ce que ça prend pour faire bouger les choses», estime-t-il.

Avec des informations de CTV News, de La Presse canadienne et de Marie-Michelle Lauzon et François Breton-Champigny pour Noovo Info.