L’ancien président hondurien Juan Orlando Hernández, condamné l’an dernier à 45 ans de prison pour son rôle dans un trafic de drogue ayant permis d’acheminer des centaines de tonnes de cocaïne vers les États-Unis, a été libéré après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle accordée par Donald Trump, ont confirmé des responsables mardi.
M. Hernández a été libéré lundi du pénitencier fédéral de Hazelton, en Virginie-Occidentale, a indiqué un porte-parole du Bureau fédéral des prisons à l’Associated Press. Sa libération a également été enregistrée dans les registres en ligne des détenus.
La libération de M. Hernández — un ancien allié des États-Unis dont la condamnation, selon l’accusation, a révélé l’ampleur de l’influence des cartels au Honduras — intervient quelques jours seulement après l’élection présidentielle.
Dimanche, à bord d’Air Force One, Donald Trump a défendu cette décision, affirmant que les Honduriens pensaient que l’ancien président Hernández avait été piégé, alors même que l’accusation soutenait qu’il avait protégé des trafiquants de drogue ayant fait transiter des centaines de tonnes de cocaïne à travers le pays.
Cette grâce intervient dans le contexte de la politique antidrogue agressive de Donald Trump, qui a suscité une vive controverse en Amérique latine. Ces derniers mois, les forces américaines ont mené plusieurs frappes contre des navires accusés de transporter de la drogue vers le nord.
Ces attaques maritimes meurtrières sont présentées par l’administration comme des actes de guerre légitimes contre les cartels de la drogue, tandis que ses détracteurs affirment qu’elles mettent à l’épreuve les limites du droit international et constituent une campagne de pression sur le président vénézuélien Nicolás Maduro.
L’administration Trump a mené 21 frappes connues contre des navires soupçonnés de transporter de la drogue, faisant au moins 83 morts. Elle a justifié ces attaques comme une escalade nécessaire pour endiguer le flux de drogue vers les États-Unis et a affirmé que les États-Unis étaient engagés dans un «conflit armé» contre les cartels de la drogue, similaire à la guerre contre Al-Qaïda après les attentats du 11 septembre.
L’épouse d’Hernández se réjouit de sa libération
Ana García a remercié Donald Trump pour la grâce accordée à son mari via la plateforme sociale X, tôt mardi matin. S’adressant aux journalistes mardi devant son domicile à Tegucigalpa, elle a remercié Donald Trump d’avoir gracié son mari et a établi un parallèle entre les deux hommes.
«Aujourd’hui, le monde entier réalise que, comme pour le président Donald Trump, le même district sud, le même procureur, a monté une affaire à des fins politiques», a expliqué Mme García.
Elle a indiqué que M. Hernández l’avait appelée lundi soir pour lui dire qu’il se trouvait dans le bureau du directeur de la prison et qu’on lui avait annoncé sa libération. Mme García a précisé que l’ancien président Hernández se trouvait dans un lieu tenu secret pour sa sécurité, mais qu’il prévoyait de s’adresser au peuple hondurien mercredi.
L’avocat de M. Hernández, Renato Stabile, a expliqué dans un communiqué envoyé par courriel qu’il ne divulguerait pas non plus le lieu où se trouve actuellement l’ancien président.
Mme García a expliqué que la procédure de grâce avait débuté il y a plusieurs mois par une requête auprès du bureau des grâces. Puis, le 28 octobre, jour de l’anniversaire de M. Hernández, elle a écrit une lettre à Donald Trump. Ce dernier a annoncé sa grâce à M. Hernández vendredi dernier.
«Mon mari est le président qui a le plus fait pour le Honduras dans la lutte contre le crime organisé», a expliqué Mme Garcia.
Christopher Sherman et Mike Catalini, The Associated Press
