Début du contenu principal.
Comme fan de soccer, j’attends chaque coupe du monde avec la même impatience que j’attendais le père Noël quand j’étais petit. Mais cette année, il me semble que l’excitation est moins grande qu’à l’habitude.
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je suis fan de soccer. Fan du CF Montréal, de l’Olympique de Marseille, du Real Madrid, de la Juventus et de Chelsea. Fan de Pelé, de Platini, de Zidane et de Drogba. Fan du Chili, de la France et, maintenant, du Canada.
Comme fan de soccer, j’attends chaque coupe du monde avec la même impatience que j’attendais le père Noël quand j’étais petit. Mais cette année, il me semble que l’excitation est moins grande qu’à l’habitude. Il faut dire qu’au nombre de controverses qui ont éclaté depuis l’octroi de la Coupe du monde a ce petit pays de 3 millions d’habitants sans aucune tradition de foot, je ne dois pas être le seul qui ressent un certain malaise de suivre cette coupe et donner l’impression d’encourager un régime qui correspond aussi peu à nos valeurs.
Pour comprendre l’importance de cette coupe du monde pour l’image du Qatar, il est essentiel d’en saisir la popularité.
À lire également:
La coupe du monde, c’est l’événement le plus important dans le sport mondial en compétition directe avec les Jeux olympiques d’été. En 2018, ce sont plus 3,5 milliards de téléspectateurs qui ont regardé au moins une minute de la coupe du monde qui avait lieu en Russie, soit plus de la moitié de la population mondiale de plus de 4 ans. Juste pour la finale, il y avait plus de 1,1 milliard de personnes devant un écran à regarder la France remporter sa deuxième coupe. En comparaison, le Super Bowl est vu annuellement par 500 millions de téléspectateurs dans le monde. Vous comprendrez donc que la valeur en notoriété d’une coupe du monde de football est inestimable pour ce pays.
Même si cette coupe du monde semble plus controversée que jamais, ce n’est pas la première fois que cette compétition est organisée dans un pays qui ne fait pas l’unanimité. En 1934, l’Italie de Mussolini reçoit la coupe du monde et l’instrumentalise pour promouvoir son pays et son idéologie. Elle remportera d’ailleurs cette coupe du monde, notamment grâce à un arbitrage plutôt favorable lors de la plupart de ses matchs. En 1978, c’est l’Argentine sous le commandement d’une dictature militaire qui recevra la coupe. Elle sera également remportée par le pays hôte avec de forts soupçons quant aux décisions arbitrales. Finalement, en 2018, la Russie a également profité de la coupe du monde pour tenter d’embellir son image. Les images de Vladimir Poutine avec les plus grandes vedettes du ballon rond avaient pour but d’alimenter la perception d’une Russie moderne, prospère et ouverte sur le monde. La guerre en Ukraine nous a prouvé que ce n’était que de l’image.
En même temps, lorsque l’on regarde l’effet de Russie 2018, des Jeux olympiques de Pékin en 2008 et 2022 sur notre perception de ces pays, on peut se questionner à savoir si, aujourd’hui, la tenue d’événements de cette envergure change vraiment la perception que l’on a des régimes politiques à la tête de ces nations. J’imagine que, dans une logique commerciale, ça doit être le cas, sinon ils ne feraient pas ce type d’investissements (on évalue à 220 milliards de dollars les investissements faits par le Qatar pour cet événement). Mais alors que l’Italie de Mussolini ou l’Argentine de Videla ont pu se vanter de gagner la coupe du monde en pleine dictature, le Qatar ne remportera pas la compétition et plutôt que d’améliorer leur image, ils ont attiré le regard du monde entier sur les enjeux de droits de l’homme, de liberté de presse, de droits des minorités, de droits des travailleurs dont ils sont la cible depuis longtemps.
Comme la très grande majorité de fans du ballon rond, je ne pourrais pas m’empêcher de regarder la grande majorité des matchs de cette coupe du monde. Mais aucun résultat ne me fera changer mon opinion sur le régime rétrograde de ce pays ni sur le fait que la FIFA s’est corrompue en octroyant la coupe du monde à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022.
Alors peut-être que cette coupe du monde démontre que l’image a ses limites et que la notoriété comporte des risques pour ces régimes totalitaires à une époque où l’information est plus accessible que jamais et où le contrôle de celle-ci est donc une mission presque impossible à l’échelle planétaire. Espérons que ce soit le cas!
Ah oui, pour le côté foot, voici mes prédictions. Le Canada sera la surprise du tournoi atteignant les huitièmes ou le quart de finale et la France ou l’Argentine sera sacrée championne du monde (j’espère que ce seront les bleus).
Découvrez toutes les nouvelles de la Coupe du Monde FIFA 2022 sur RDS.ca
Pour suivre les matchs, consultez le calendrier sur RDS.ca